Sites & Monuments avait déjà participé, en janvier 2025, par un cahier d’acteur n°354, à la concertation sur la Stratégie française pour l’énergie et le climat, première version de la « Programmation pluriannuelle de l’énergie 3 » (PPE 3).
La version définitive de cette Programmation pluriannuelle de l’énergie (3) est aujourd’hui soumise à la consultation du public.
Ce document nous semble passablement technocratique. Aussi, nous pouvons être certains, en contribuant à cette consultation, de ne pas être entendus. Que d’heures perdues depuis des années à ce type d’exercice, montrant pourtant une opposition majoritaire au saccage des paysages et de la biodiversité ! C’est à se demander si l’important n’est pas pour notre administration d’avoir "concerté" afin de pouvoir imposer. Ainsi, le document intitulé "Ce qui a changé dans la PPE à la suite de la concertation préalable menée en 2024", tout en se félicitant des "réunions publiques organisées dans chaque Région de France ainsi [que d’]une consultation en ligne du grand public, qui a permis de recueillir plus de 31 000 contributions", ne prévoit aucunement de limiter l’énergie éolienne, malgré les très nombreuses protestations citoyennes à ce propos, qui n’ont servi par conséquent à rien. Ces politiques publiques à œillères font évidemment le malheur des uns (ici des ruraux) et le bonheur des autres : des idéologues (un parti écologiste regrette ainsi que "cette PPE reste aussi timorée sur le développement des énergies renouvelables, notamment l’éolien terrestre", Bilan concertation préalable, p. 23) et de la filière des EnR.
Plan de développement décennal des énergies de la PPE3
Le projet de décret régit notre énergie à court terme puisque les objectifs de développement sont fixés pour 2035.
Dans ce laps de temps, la PPE prévoit une quasi stagnation du nucléaire qui passerait de 56 réacteurs à 57 réacteurs en service, soit une production qui serait portée de 320,4 TWh à 360 TWh. Cette augmentation d’un peu moins de 40 TWh correspondrait à un coefficient multiplicateur de 1,1.
L’augmentation de la part du nucléaire, électricité pilotable et décarbonée produite à partir de seulement 18 sites générant plus de 75 % de notre électricité, est pourtant indolore pour les paysages et la biodiversité. Et il n’y a aucun besoin de nouveaux réseaux de transport d’électricité puisque les nouveaux réacteurs sont prévus au sein de centrales existantes.
En revanche :
– la production de l’éolien terrestre serait portée de 48,7 TWh à un maximum de 103 TWh, soit une multiplication par 2,1.
Cela suppose, outre le repowering faisant fréquemment passer la hauteur des éoliennes de 130 m à plus de 240 m, d’implanter de 3000 à 5000 nouveaux mats sur les 9000 existant actuellement. Notons que la nouvelle génération de machines, approchant les 250 m en bout de pales, a un impact sans commune mesure sur les paysages (voir ici).