Handicap, l'héritage du Pape François - Chronique Radio Notre Dame

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Chronique de Florence Gros, directrice de la Fondation OCH, sur Radio Notre Dame –  29 avril 2025

Pierre-Hugues : Le pape François est mort. Son pontificat a été marqué par sa présence auprès des plus pauvres. Quel héritage laisse-t-il à l’OCH ?

Florence Gros : L’héritage du pape François est immense. Pendant ses 12 ans de pontificat, le pape n’a eu de cesse de nous rappeler l’importance de se faire proche des plus pauvres et des exclus. Il a écrit sur ce sujet et souvent montré l’exemple en allant dans les prisons ou en accueillant sur ses genoux un enfant handicapé. Nous avons tous des images fortes d’un pape qui s’est laissé toucher par des personnes que la société a du mal à accueillir. Et de fait les personnes handicapées sont souvent marginalisées. Le pape ne nous appelait pas seulement à être une présence auprès des plus petits mais à vivre vraiment la fraternité et à les accueillir pleinement. Il nous exhortait à prendre conscience que nous avons besoin les uns et des autres et qu’en excluant les personnes handicapées, on se coupe de personnes indispensables. Il a parlé plusieurs fois du magistère de la Fragilité, un charisme avec lequel, disait-il, « les personnes handicapées peuvent enrichir l’Église ». Je le cite : « Votre présence peut aider à rendre plus humaine les réalités dans lequel nous vivons ». Il a donné aux personnes handicapées une vraie légitimité. Pour la Fondation OCH, dont l’intuition est que chaque personne handicapée a toute sa place dans la société et dans l’Eglise, voire que la société peut se construire autour des personnes handicapées, le message du pape était précieux et confirmait la vocation de l’OCH. Plusieurs fois, nous avons entendu le pape dénoncer « la culture du déchet ». Il voulait combattre cette mentalité en vivant l’inclusion intégrale, c’est-à-dire en faisant en sorte que les personnes handicapées ne soient pas passives mais, au contraire, qu’elles soient acteurs de leur vie sociale et ecclésiale.

Pierre-Hugues : Le pape redonnait toute leur dignité aux personnes handicapées.

Florence Gros : En effet, parce qu’il nous rappelait aussi que la vulnérabilité et la fragilité font partie de la condition humaine. La dignité est pour tous. Le pape a toujours défendu la vie. Lors de sa visite récente à Marseille, il avait mis en garde le président Emmanuel Macron à propos de l’euthanasie « contre la perspective faussement digne d’une mort douce ».

Pour le pape, la sollicitude de l’Eglise envers les personnes handicapées s’appuyait sur l’exemple de Jésus qui pose un regard d’amour sur chacun, quelles que soient ses limites.

Pierre-Hugues : La pape avait-il aussi un message particulier pour les familles concernées par le handicap ?

Dans Amoris Laetitia, boussole de l’Eglise sur les questions familiales, il est à la fois encourageant, réaliste et plein de gratitude. Il reconnaît que le handicap peut bouleverser une famille. Il parle « d’épreuve difficile qui bouleverse les équilibres ». Mais en même temps, il ne réduit pas la famille concernée par le handicap à une famille « handicapée » mais y voit une famille vivante avec sa fécondité. Enfin, il écrit que ces familles « méritent une grande admiration ». Amoris Laetitia restera un texte important pour l’OCH qui veut prendre soin des familles confrontées au handicap ou à la maladie psychique et révéler leurs richesses. L’empreinte du pape continuera à être source d’inspiration pour l’OCH.

Chroniques animées par Pierre-Hugues Dubois, présentateur de la matinale de Radio Notre-Dame.

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