Le 10 juin 2025, Camille Schmoll, géographe, direc­trice d’études à l’EHESS et cher­cheuse affi­liée à l’IC Migra­tions, a analysé sur la Radio Télé­vi­sion Suisse (RTS) les dyna­miques migra­toires en mer Médi­ter­ranée et les obstacles auxquels les personnes migrantes sont confron­tées à cette frontière.

« La Médi­ter­ranée est vrai­ment un point de foca­li­sa­tion. C’est la fron­tière – puisque c’est véri­ta­ble­ment une mer-fron­tière – la plus dange­reuse au monde aujourd’hui », a souligné Camille Schmoll. « Les morts ne cessent d’aug­menter. Au cours des trente dernières années, 50 000 personnes ont disparu en essayant de traverser la Médi­ter­ranée (et c’est une esti­ma­tion plutôt basse). Par contre, ces dix dernières années, on est autour de 30 000 personnes, donc c’est une hausse très impor­tante liée aussi à l’augmentation des obstacles auxquels sont confron­tées les personnes qui tentent la traversée de la Médi­ter­ranée », a expliqué la géographe.

Parmi ces obstacles : les opéra­tions illé­gales de refou­le­ments aux fron­tières, qu’elles soient mari­times ou terrestres. « Elles sont (…) la mani­fes­ta­tion d’une poli­tique qui ne déve­loppe que le versant répressif et dissuasif de la poli­tique migra­toire, c’est le symp­tôme d’un refus total d’envisager la possi­bi­lité d’une migra­tion qui se fasse dans des condi­tions sûres. Cette géogra­phie de la Médi­ter­ranée, c’est une géogra­phie de la peur de l’invasion migra­toire, de la peur du défer­le­ment qui coûte que coûte renforce ses fron­tières », a‑t-elle analysé.

Pour écouter son inter­ven­tion complète :

rts​.ch