La commune de Lille (Nord) comptait 236 710 habitants intra-muros en 2021.
Ville-centre de la métropole européenne de Lille, elle s’est associée avec la commune de Hellemmes en 1977, et avec celle de Lomme en 2000. Tout compris, son budget s’élevait à 627,6 M€ en 2023.
Depuis 2019, les charges de gestion ont augmenté, du fait notamment du poids des charges de personnel, conséquence conjuguée des mesures nationales de revalorisation des rémunérations et du choix assumé de la commune du maintien de la gestion des services en régie directe plutôt qu’en délégation.
Pour autant, sur la même période, les produits de gestion lui ont permis de maintenir une capacité d'autofinancement brute de 57 M€, suffisante pour rembourser ses emprunts.
Depuis 2019, l’effort d’investissement de la commune a atteint 325,7 M€, et a porté principalement sur la rénovation du patrimoine, la performance énergétique, l'aménagement des espaces publics et le secteur de l'éducation. Cet ambitieux programme d'investissement est financé principalement par ses ressources propres mais aussi par l'emprunt. Devant les incertitudes économiques et budgétaires actuelles et à venir, maintenir un niveau d’investissement aussi élevé pourrait avoir des répercussions sur la santé financière de la collectivité.
Alors qu’elle avait impulsé de nouvelles orientations en matière numérique, fin 2022, cette ambition stratégique nouvelle s’est trouvée percutée, en mars 2023, par la cyberattaque dont elle a été victime. Cette crise l’a conduit à interrompre toutes ses applications. La situation a été d’autant plus difficile pour elle que des pans entiers du système d’information communal étaient ou sont désuets, voire obsolètes, notamment pour les ressources humaines et les finances.
Face à cette attaque, la commune a réagi, ce qui a permis d’éviter toute fuite de données, notamment sensibles. Des actions ont été entreprises pour améliorer la sécurité des postes de travail, des serveurs et des applications, mais aussi pour actualiser les plans de continuité d’activité des services. Au-delà des mesures de court terme nécessaires pour assurer la cybersécurité dans un contexte de cybercriminalité accrue pour les acteurs publics et privés, la commune aura tout intérêt, dans une perspective de moyen et de long termes et grâce à l’expérience acquise dans la gestion de cette crise, à adopter formellement une stratégie numérique, incluant les enjeux de cyberrésilience, et à se doter d’un outil de pilotage de cette stratégie.
Ces constats rejoignent ceux en matière de protection des données à caractère personnel. La commune s’est mise en mouvement depuis quelques années pour respecter les obligations du règlement général sur la protection des données. Compte tenu des enseignements tirés de la cyberattaque en matière de gestion des risques, ce travail de mise en conformité doit être poursuivi.