Communiqué : Musée lorrain, victoire pour un projet sobre, respectueux du patrimoine et de nos finances publiques !

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Palais ducal - Musée lorrain avant démolition de l’ancienne école de garçons (en rouge).

Palais ducal - Musée lorrain après démolition de l’ancienne école de garçons et édification d’un nouveau bâtiment en rupture de l’existant.

Au cours d’une conférence de presse tenue le 16 juin, le maire de Nancy a annoncé renoncer, pour des raisons financières et juridiques, au projet d’extension du Musée lorrain, implanté dans l’ancien Palais ducal intégralement classé au titre des monuments historiques.

Sites & Monuments et Défense et Avenir du Patrimoine Nancéien sont en effet engagés dans un contentieux contre ce projet. Celui-ci avait abouti, en février 2025, en l’attente du jugement sur le fond, à une suspension partielle du chantier concernant la démolition du bâtiment dit de l’ancienne gendarmerie.

Les associations se félicitent de cette décision de bon sens, qui épargnera à la fois le patrimoine nancéien et les finances publiques locales (projet chiffré à 55,7 millions d’euros HT, avec une participation de la Région et de l’Etat), choix pleinement écologique par la sobriété en matériaux qu’il implique, en plein accord avec les tendances architecturales actuelles.

En effet, dans le contexte particulier de Nancy, l’abandon d’un projet combinant un geste architectural brutal et une extension considérable en sous-sol - vu maintes fois en France - ne pourra que renforcer la singularité du Musée lorrain. Il s’agit, en effet, d’un ensemble de plain-pied réparti en plusieurs bâtiments - église et couvent des Cordeliers, Palais des ducs de Lorraine et palais du Gouvernement - pleinement intégré à la ville.

Collection de quatre portes des XVIIe et XVIIIe siècles sauvées de la démolition à Nancy par le conservateur Pierre Marot (1900-1992) pour être intégrées aux façades de l’ancienne gendarmerie (à gauche) et de la petite écurie (à droite). Ces portes classées seraient à nouveau démontées, y compris celles intégrées à la petite écurie, pourtant destinée à subsister.

Les associations appellent, en particulier, à la conservation des murs bas de l’ancienne gendarmerie, avec maintien de l’extraordinaire collection de vestiges de bâtiments disparus collectés localement dans les années 50 par le conservateur Pierre Marot (1900-1992). Au nombre de sept au total (portes des XVIIe et XVIIIe siècles, puits, relief rocaille et grille du XVIIIe siècle), seule cette dernière devait être conservée en place. L’originalité du bâtiment, ainsi enrichi, avait d’ailleurs conduit à son classement au titre des monuments historiques en décembre 2005 comme « témoin dans l’histoire de la restauration ».

Recapiti
Julien Lacaze