Drôle d’idée du distributeur de sortir ce film hivernal dans la torpeur de l’été, et puis, c’est vrai ça dure 3h 15, mais ne manquez surtout pas cette dernière Palme d’Or cannoise ! Winter sleep de Nuri Bilge Ceylan : un film qui change notre vision du monde !
La beauté des paysages de l’Anatolie en hiver
Dans une construction parfaitement maitrisée (certains diront académique), le film profite de la beauté des paysages de l’Anatolie en hiver pour nous enfermer dans le huis-clos d’un village isolé devenu microcosme métaphorique de la relation humaine. Ainsi, dans la pénombre tiède de cette vie troglodyte, l’hibernation devient un temps de maturation où la lucidité se mêle à la mélancolie.
Un petit théâtre filmé
Inutile ici d’étaler sa culture en citant Tchekhov ou Bergman, savamment entrecoupé de scènes de la ruralité hivernale turque blanchie par la froideur de la neige, ce petit théâtre filmé nous entraine dans une réflexion sur la condition humaine. Dans un jeu de rôles qui tisse subtilement le réseau social des relations du héros, quinqua rentier d’un hôtel de charme, qui se pique de culture théâtrale pour conjurer l’ennui et l’isolement.
Une intelligence qui nous subjugue
Le pouvoir, l’amour, l’argent, la religion, la pauvreté, l’alcool, le mal, la beauté sont au menu de cet étonnant festin dans lequel nous entraine le réalisateur et dont on sort rassasié, tant tout est dit avec une intelligence qui nous subjugue.
L’épouse, la sœur, le factotum, l’imam ou l’instituteur sont autant de personnages convoqués pour illustrer cette parabole multiple et l’on sait déjà que l’hiver ne sera pas trop long pour assimiler cette profusion de réflexions sur la vie, qui nous a tenu en haleine comme dans un film d’action.
Comme la lecture d’un grand roman, Winter sleep change imperceptiblement notre vision du monde…
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Par Gérard Poitou. MagCentre.