Désormais habilitée « « Territoire zéro chômeur de longue durée », Rezé a inauguré son entreprise à but d’emploi, L’Amarrez, ce jeudi 3 juillet. D’ici à la fin de l’année, 24 personnes privées durablement d’emploi y seront embauchées en CDI.
« L’aventure est unique ! », lance Pierre Quénéa, vice-président de Nantes Métropole et conseiller municipal au développement économique. « Jamais nous n’avons vu un rassemblement d’autant d’acteurs qui ont mobilisé leur savoir-faire et leur savoir-être pour travailler ensemble, au service d’un projet. »
Depuis 2021, institutions, structures publiques, associations, entreprises et citoyens sont réunis autour de la démarche « Territoire zéro chômeur de longue durée », expérimentée par la Ville avec le soutien de Nantes Métropole. L’objectif : faire de l’emploi un droit et éradiquer le chômage de longue durée.
24 embauches en CDI en 2025
Le 21 mars, Rezé a été officiellement habilitée « Territoire zéro chômeur de longue durée » par l’État. À la clé : des financements pour pouvoir ouvrir une entreprise à but d’emploi rezéenne. Dénommée L’Amarrez, elle a démarré le 22 avril, avec sept premiers salariés en CDI. Dix-sept autres seront embauchés d’ici à la fin de l’année dans la structure qui pourrait compter, à terme, plus d’une centaine de personnes. Leur particularité ? Toutes sont des volontaires engagées dans la démarche depuis plus d’un an. Afin de faciliter leur retour à l’emploi, leur temps de travail est adapté à leurs compétences, leurs contraintes familiales ou de santé, tout comme les missions qu’elles effectuent. Leur lieu de travail : un local de 1 500 m² situé au 29, rue Félix- Éboué (ex-locaux de Rexel) loué par la Métropole. Le 3 juillet, il a été inauguré devant près de 150 personnes.
L’ouverture de L’Amarrez est une nouvelle étape dans cette aventure collective qui a rassemblé comme jamais de nombreux acteurs. Nous savions que c’était possible de redonner un emploi aux personnes qui en sont les plus éloignées. Les premiers salariés de L’Amarrez en sont la preuve vivante !
Pierre Quénéa, vice-président de Nantes Métropole et conseiller municipal développement économique
De nombreuses personnes souffrent de ne pas pouvoir travailler, ont perdu confiance en elles, en leur chance de retrouver un travail. Un emploi, ce n’est pas uniquement gagner de l’argent. Un emploi, c’est une place dans la société, c’est une confiance qu’on vous accorde, ce sont des collègues avec qui échanger, c’est une journée que l’on peut raconter quand on rentre chez soi. Nous avons l’ambition que L’Amarrez continue à se développer afin de permettre à un maximum de personnes de retrouver un travail, une dignité, une fierté.
Annie Hervouet, élue de quartier Château
Trois pôles d’activités
L’arrivée des premiers salariés a permis l’ouverture d’un premier pôle d’activités. Il propose des services aux entreprises et aux collectivités, comme le nettoyage et la revalorisation de consommables pour l’industrie aéronautique, la préparation du bois pour construire des vélobus pour Humbird, l’aide à l’orientation en magasin pour les clients à mobilité réduite de Super U La Galarnière, le lavage intérieur des véhicules des collectivités. Un deuxième pôle a ouvert en juin pour recycler, réutiliser ou transformer des vêtements de travail et des équipements de sécurité. En janvier 2026, enfin, une recyclerie spécialisée enfance s’installera au cœur du quartier Château. « Les activités de L’Amarrez répondent à des besoins utiles que l’équipe projet a identifiés sur le territoire et qui n’entrent pas en concurrence avec ce qui est proposé par d’autres entreprises », précise Pierre Quénéa.
Au sein de L’Amarrez, nous avons la chance d’avoir une équipe salariée très engagée. Il ne nous reste plus qu’à se souhaiter à tous « Bon vent » car les défis sont devant nous et sont nombreux.
Elise Leleu, directrice de L’Amarrez
Redonner espoir
« “Territoire zéro chômeur de longue durée” redonne de l’espoir à de nombreux habitants du Château en leur montrant qu’il est possible de retrouver un travail. Au sein de L’Amarrez mais aussi ailleurs, comme cela a été le cas pour 34 % des volontaires engagés dans la démarche », ajoute Annie Hervouet, élue de quartier. Le dispositif, aujourd’hui animé par l’ATDEC Nantes Métropole (Association territoriale pour le développement de l’emploi et des compétences), continue d’essaimer dans le territoire d’expérimentation où 850 personnes éloignées de l’emploi sont potentiellement concernées.
Ils en parlent
Je me sens utile
« Avec ma reconnaissance de travailleuse handicapée, on ne me recrutait pas car je ne pouvais pas tout faire. Ici, c’est différent. Cela n’a pas été un frein. J’ai pu choisir mon temps de travail. Je me sens utile. J’apprends de nouveaux métiers. J’adore ce qui est manuel. J’ai retrouvé un rythme, des collègues avec lesquels des liens se sont créés. Je dors mieux. Je suis contente de me lever le matin ! »
Patricia, 52 ans, employée à L’Ama