SERM Lorraine-Luxembourg : les Conseils de développement lorrains demandent une concertation élargie

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Les Conseils de développement (CODEV) de Lorraine ont publié une expression commune sur le projet de Service express régional métropolitain (SERM) Lorraine-Luxembourg. Ils y expriment leurs inquiétudes et formulent des propositions pour mieux associer les habitants et leurs représentants aux décisions qui engageront l’avenir des mobilités dans la région.

Qu’est-ce qu’un SERM ? 

Les Services express régionaux métropolitains (SERM) sont des projets qui visent à améliorer la mobilité dans les grandes agglomérations et à réduire l’usage de la voiture individuelle. Ils peuvent combiner plusieurs solutions :

  • amélioration d’un réseau ferroviaire ou mise en place de trains rapides, 
  • développement de liaisons de cars express, 
  • création de réseaux cyclables sécurisés, 
  • intégration d’options de covoiturage, 
  • mise en place d’un billet et d’un tarif unique pour tous les modes de transport. 

Ces projets doivent faciliter les déplacements quotidiens, réduire les temps de trajet et améliorer l’accessibilité, notamment pour les personnes en situation de handicap. 

Depuis 2023, la loi impose la consultation des conseils de développement sur les projets de SERM dès lors que leur territoire est concerné. Cette évolution reconnaît leur rôle pour faire entendre la voix des habitants dans des projets d’aménagement majeurs. 

Pourquoi le projet Lorraine-Luxembourg est-il particulier ? 

Le SERM Lorraine-Luxembourg concerne un axe clé de circulation reliant Nancy, Metz, Thionville et le Luxembourg. Ce territoire se distingue par :

  • une forte dimension transfrontalière liée aux flux quotidiens de travailleurs vers le Luxembourg ; 
  • un enchevêtrement d’acteurs : Région Grand Est, intercommunalités, Départements, État français, autorités luxembourgeoises, SNCF et Société des Grands Projets ; 
  • une diversité de territoires impliqués, allant des métropoles aux zones rurales enclavées ; 
  • des enjeux d’aménagement dépassant le seul cadre des transports pour concerner l’équilibre territorial et la cohésion sociale. 

Dans leur contribution, les CODEV soulignent plusieurs points d’attention : 

  • Déficit de concertation : seuls quelques conseils métropolitains ont été consultés alors que la loi impose d’associer tous les CODEV concernés. 
  • Ambition territoriale jugée trop limitée : le projet ne doit pas se réduire à un « RER » mais devenir un levier pour l’aménagement équilibré de toute la Lorraine. 
  • Spécificité transfrontalière : la coopération avec le Luxembourg doit être pleinement intégrée dans la conception du projet. 
  • Besoin d’une offre intermodale : trains, bus, parkings relais, vélo et billettique intégrée doivent être pensés ensemble pour améliorer concrètement la vie quotidienne. 
  • Flou sur le financement : les engagements de l’État restent incertains et la participation des intercommunalités doit être clarifiée. 
  • Manque de transparence : calendrier et arbitrages doivent être régulièrement partagés avec les acteurs et les habitants.

Une coopération renforcée entre Conseils de développement 

Cette contribution résulte d’un travail commun entre plusieurs conseils de développement : Metz, Grand Nancy, Thionville, Val de Fensch, Déodatie, Vosges, Pays Barrois et autres territoires lorrains. Ensemble, ils affirment leur volonté de participer activement à la définition et au suivi du projet, sous réserve d’être pleinement associés et reconnus comme partenaires. 

Un appel à un dialogue durable

Les CODEV demandent l’ouverture d’un dialogue continu entre tous les acteurs — collectivités, opérateurs, État, Luxembourg et citoyens — pour faire du SERM Lorraine-Luxembourg un outil structurant pour les mobilités et l’aménagement de la région à l’horizon 2050. 

Recapiti
CNCD