Le Loiret taille la route

Compatibilità
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Le Département fauche 7 200 km d’accotement le long de ses routes. Un équilibre subtil entre rigueur mécanique, sécurité routière et précaution écologique.

« Ça ressemble un peu à la playstation ». Joystick à la main et sur le qui-vive, Duy Nguyen et 135 agents départementaux des routes jouent pour de vrai à l’extension agricole de Gran Turismo. La mission ? « Faucher la végétation des bords de chaussées en pilotant un bras mécanique entre panneaux et pieds de glissières, le tout au milieu de la circulation. L’attention est double et ininterrompue. » Ainsi, quinze tracteurs que copilotent un robot de pente et une débroussailleuse radiocommandée, courent sur une piste de 3 600 km de routes départementales, soit 7 200 avec les deux accotements.

Max 40 cm de haut

Ici, l’enjeu n’est pas le chrono, -les engins roulent au pas-, mais la promesse de sécurité routière tenue par le Département du Loiret. Deux campagnes rythment donc l’année, retrace Jean-Baptiste Péaud, responsable de son service gestion de la route. « La première, de mai à la fin de l’été, consiste à faucher la végétation dès qu’elle atteint 40 cm de hauteur. Les agents dégagent l’accotement et davantage à l’approche des virages et carrefours. La seconde, elle d’automne-hiver, s’étend du bord de chaussée à la limite des propriétés privées. »

Chaud devant !

Il ne vous aura pas échappé que la Sologne, et ses conifères combustibles, embellissent les routes sud-loirétaines. Pour 486 km d’entre elles, l’Obligation Légale de Débroussaillement (OLD) de la préfecture oblige la rupture des continuités végétales dont se nourrissent les incendies. Du papier à l’arbre, ça se concrétise par une coupe dès les 50 cm de haut accompagnée d’élagage. L’indice de risque opérationnel (IRO) calculé tous les jours par les pompiers en saison estivale juge sinon de l’éventualité d’un départ de feu et peut interdire la coupe en conséquence.

Un fauchage raisonné

Enfin, fauchage ne rime pas avec carnage. Le Loiret mandate depuis 2011 l’Observatoire botanique du Bassin parisien, lequel lui a inventorié 110 km d’accotements à enjeu patrimonial. Les agents se gardent d’y intervenir durant certaines périodes et chassent au contraire les espèces invasives que sont la Berce du Caucase ou la Renouée asiatique.

Recapiti
sebastien.meurs