En début de soirée, Flora Hibberd a su créer le climat idéal. Voix magnétique, folk mélancolique et finement ciselée : l’artiste londonienne a déroulé un set hypnotique, soutenue par un groupe à la présence feutrée mais redoutablement efficace.
Puis est arrivé Peter Perrett, silhouette longiligne, élégante, voix toujours aussi troublante. L’ex-leader des Only Ones — ce météore post-punk qui a marqué les années 80 — confirme avec The Cleansing un retour magistral. Ce double album de 20 titres, présenté sur scène avec un groupe affûté (et familial), mêle spleen anglais, noirceur douce, et fulgurances rock. Les thèmes ? L’art, l’âge, la dépendance, les réseaux sociaux, les sorcières… Rien de léger, mais tout est porté par cette voix unique, traînante, parfois désabusée, toujours habitée.
Comme un écho tardif à Lou Reed, ou une main tendue à Nick Cave, Peter Perrett tisse un univers où la lucidité devient poésie, où les failles deviennent force. Port-Breton n’a jamais aussi bien porté son nom : un port, où les âmes mélomanes ont accosté pour une nuit.
Et le festival continue. Ce vendredi, Yodelice et les Kitschenette’s viendront clôturer cette 5e édition.