Syrie/France - Affaire Ochlik/Bouvier/Colvin : la justice française émet sept mandats d’arrêt à l’encontre de hauts dignitaires syriens

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  • Le 22 février 2012, les journalistes Rémi Ochlik, Édith Bouvier et Marie Colvin, le photographe Paul Conroy et l’interprète Waël al-Omar étaient victimes d’un bombardement alors qu’ils et elles se trouvaient dans un centre de presse informel dans la ville syrienne de Homs. Rémi Ochlik et Marie Colvin étaient tué·es dans ce bombardement.
  • Après 13 ans d’enquête, les juges d’instruction du Pôle crimes contre l’humanité du Tribunal judiciaire de Paris ont délivré des mandats d’arrêt à l’encontre de sept anciens hauts gradés syriens pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.
  • L’émission de ces mandats d’arrêt ouvre la voie à un procès en France sur ces faits.

Paris, 2 septembre 2025. Les juges d’instruction du Pôle crimes contre l’humanité du Tribunal judiciaire de Paris ont délivré des mandats d’arrêt à l’encontre de sept anciens hauts gradés syriens, dont le Président déchu Bachar al-Assad. Ils sont accusés de complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis à l’encontre des journalistes français·es et internationaux·ales Rémi Ochlik, Édith Bouvier, Marie Colvin et Paul Conroy et de l’interprète Wael al-Omar, tué·es ou blessé·es dans l’attaque du centre de presse informel de Homs (Syrie) le 22 février 2012.

Ces mandats d’arrêt visent, outre Bachar al-Assad (ancien chef d’État syrien), Ali Ayoub (ancien chef d’État-major de l’armée syrienne), Ali Mamlouk (ancien chef des Renseignements généraux syriens), Ghassan Bilal (ancien chef du Bureau de sécurité de la 4ème division de l’armée syrienne), Maher al-Assad (ancien général de division et chef de facto de la 4e division de l’armée syrienne), Mohamed Dib Zaitoun (ancien chef de la Direction de la sécurité générale), Rafik Mahmoud Shahadah (ancien responsable de la sécurité du Comité militaire et de la sécurité de Homs).

« L’émission de ces sept mandats d’arrêt constitue une étape décisive qui ouvre la voie à un procès en France sur les crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par le régime de Bachar al-Assad à l’encontre de Rémi Ochlik et de ses collègues journalistes qui se trouvaient dans le centre de presse informel de Bab Amr en février 2012 », explique Clémence Bectarte, avocate de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (SCM) et Martine Plas et François Locatelli, parents de Rémi Ochlik.

Les journalistes français Rémi Ochlik et Édith Bouvier, ainsi que la journaliste américaine Marie Colvin et le photographe britannique Paul Conroy s’étaient rendu·es clandestinement dans la ville assiégée de Homs pour y documenter les crimes commis par le régime de Bachar al-Assad. Ils et elles avaient été victimes d’un bombardement ciblé du régime syrien alors qu’ils et elles se trouvaient dans un centre de presse informel situé dans le quartier de Bab Amr, en compagnie du traducteur syrien Wael al-Omar, le 22 février 2012. Rémi Ochlik et Marie Colvin étaient tué·es dans l’attaque, tandis qu’Édith Bouvier, Paul Conroy et Wael al-Omar étaient blessé·es mais parvenaient à s’enfuir. Cette attaque avait marqué un tournant dans la documentation, par des journalistes étrangers, des crimes commis en Syrie par le régime de Bachar al-Assad.

« L’information judiciaire a permis d’établir clairement que l’attaque du centre de presse informel de Bab Amr s’inscrivait dans une volonté affichée du régime syrien de Bachar al-Assad de cibler les journalistes étranger·es afin de limiter la couverture médiatique de ses crimes et de les contraindre à quitter la ville et le pays », déclare Mazen Darwish, avocat et Directeur général de SCM. « Le combat pour la justice au nom des victimes du régime de Bachar al-Assad continue, et nous espérons qu’un processus de justice transitionnelle satisfaisant pourra rapidement voir le jour en Syrie. »

SCM a contribué à l’information judiciaire en qualité de partie civile, en soumettant des preuves et en présentant des témoins.

À ce jour, les autorités françaises ont émis 21 mandats d’arrêt contre des hauts dignitaires syriens, dont trois contre l’ancien chef d’État Bachar al-Assad.

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Maxime Duriez