Quand le bilan carbone fédère le CSE de Saft Bordeaux !
En mai 2024, le Comité Social et Économique de Saft Bordeaux fait appel à nous pour réaliser son Bilan Carbone® sur l’année de référence 2023. Le périmètre englobe les émissions liées à son fonctionnement, ses Activités Sociales et Culturelles (ASC), à ses placements financiers et au restaurant d’entreprise.
Le bilan carbone d’un CSE, c’est avant tout une aventure collective, sollicitant les cellules grises de toute une équipe projet pendant plusieurs mois. Chez Saft Bordeaux, ils sont 12 élu(e)s et salarié(e)s à s’être mobilisé(e)s pour faire avancer le projet ; depuis la collecte des données jusqu’à l’atelier d’idéation, en passant par les allers-retours réguliers avec Représente.org, ils ont tous joué leur note pour donner vie à la partition !
Vous avez aimé l’article Quand le bilan carbone fédère le CSE de Saft Bordeaux ? Partagez-le sur vos réseaux sociaux :
Mais si l’ensemble du CSE est maintenant à la même page quant aux émissions carbone générées par leur activité, chacun(e) garde de cet exercice un souvenir bien personnel. Quel est le chiffre qui les a le plus marqués ? Quel investissement ont-ils donné au cours de ces 7 mois ? Qu’est-ce que ce projet a changé sur leur sensibilité à l’écologie ? Sur leur rôle en tant qu’élus ?
➡️ Aujourd’hui, nous donnons la parole à Aurélie, Mélissa, Gaëlle et Rodolphe : ils sauront mieux que nous retranscrire ce que ce premier bilan carbone leur a apporté !
💡 Un Bilan Carbone® permet d’estimer les émissions de gaz à effet de serre générées par l’ensemble des activités d’une organisation sur un an, à l’aide d’une méthodologie commune en France. Ses objectifs :
- Obtenir des données permettant de quantifier ses émissions.
- Identifier les pôles les plus impactants et leurs leviers de transition.
- Développer ses connaissances et agir pour améliorer son impact.
Le CSE dans tout ça ? Il est à l’origine de consommations, et donc d’émissions. Il dispose de leviers de transition importants ! Plus d’infos avec notre article « Comprendre et utiliser le Bilan Carbone® »
Sommaire
Acte 1 - Mise en contexte du projet
de la section environnement jusqu'au bilan carbone du cse !
Fondatrice de la section Environnement du CSE il y a 5 ans, Gaëlle avait déjà été à l’initiative de plusieurs projets concrets de sensibilisation destinés à l’ensemble des salariés de Saft Bordeaux.
Début 2024, la section propose au reste du CSE d’aller plus loin en réalisant son Bilan Carbone® ; Gaëlle sera chargée de mener une consultation de bureaux d’étude pour sélectionner le partenaire le plus adapté.
A ses côtés, plusieurs membres rejoignent le comité de pilotage du bilan carbone. Parmi eux, Aurélie, Mélissa, et Rodolphe. Tous sont personnellement sensibles aux enjeux écologiques. Leurs motivations pour porter le sujet au niveau du CSE sont multiples : sensibiliser la direction et les responsables d’autres commissions du CSE, mieux connaître l’impact de leurs ASC, parler d’écologie au niveau de l’entreprise en impliquant un maximum de parties prenantes…
La répartition des tâches s’organise, entre collecte des données, dialogue avec les autres élu(e)s, jusqu’à la restitution et la définition d’un plan d’action. Au total, le projet s’étalera sur 7 mois.
un travail d'équipe complémentaire et cadencé
“Au sein de la section environnement, on avait déjà lancé pas mal d’initiatives concrètes pour favoriser le réemploi et le partage des équipements, mieux comprendre la gestion des déchets au sein d’entreprise, et on avait fait une Fresque du Climat. […] J’avais vu qu’il y avait une vraie dynamique et un vrai intérêt, donc je me suis demandé comment impliquer l’ensemble des salariés et du CSE sur ces problématiques, et c’est comme ça que j’ai eu l’idée de proposer de faire un bilan carbone des activités du CSE. »
“Une fois que le projet était présenté au CSE, il a fallu qu’en tant que secrétaire, je le présente aux différents élus et que je parvienne à les convaincre à adhérer à ce projet. Ensuite, j’ai aussi participé plus concrètement à la récolte des données énergétiques : pour nos locaux CSE et syndicaux destinés au travail de nos salariées du CSE et des élus, du restaurant d’entreprise (dont nous avons la gestion), et de 2 centres de vacances (un dans les Landes à Léon et un dans les Pyrénées à Izeste). J’ai également participé au comité de pilotage, et à la restitution de ce bilan qui nous a été présentée par Represente.org.”
“Arrivée au démarrage, j’ai participé au projet dans le comité de pilotage. J’ai apporté mon aide dans tout ce qui est organisation et logistique, et, à la suite de l’atelier d’idéation, dans le suivi et relai du plan d’action que nous sommes en train de déployer.”
Acte II - Résultats et enseignements
Après plusieurs mois de calculs et d’analyses exécutés en coulisses par le Pôle Expertise de Représente.org, les résultats sont restitués à l’équipe projet. Les émissions peuvent être réparties par catégories d’activités. Il est enfin temps de plonger la tête la première dans les résultats !
💡 L’Accord de Paris nous enjoint à « maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels ». Cet objectif implique que chaque individu n’émette pas plus de 2 tonnes CO2 éq. par an à horizon 2050 – la moyenne d’un français étant aujourd’hui à 9,3 tonnes CO2 éq.
Une fois rapporté au nombre d’ouvrants droit du CSE, le Bilan Carbone® fait état d’une empreinte carbone de 1,1 tonnes de CO2 éq. par salarié. C’est l’un des chiffres les plus marquants pour Aurélie : il représente déjà près de la moitié de l’empreinte par habitant attendue en 2050, selon les objectifs de transition de la France ! Mais alors, quels postes d’émissions sont les plus importants ?
“Le premier fait qui m’a marqué, c’est que ramenée à l’empreinte individuelle, l’empreinte carbone de chacun est quand même assez élevée pour un bilan carbone personnel.”
🏖️ Repenser les voyages CSE… et désamorcer les craintes
Au regard de la transition écologique, le voyage est un sujet aussi incontournable que clivant. Il pose la question d’une ambivalence pas toujours évidente entre le rôle historique d’un CSE – à savoir l’équité sociale – et sa responsabilité environnementale, récemment conférée par la Loi Climat et Résilience de 2021.
Comme dans de nombreuses entreprises, plusieurs craintes sont émises par les salariés et leurs représentants : calculer le bilan carbone des voyages signifie-t-il qu’il faudra bientôt y renoncer ? Quelles alternatives pour repenser les séjours du CSE sans renier l’ouverture culturelle ou la création de lien social entre collègues ? Mais aussi, comment envisager la transition d’un CSE sans s’interroger sur son poste d’émission le plus important ? Autant de défis que Rodolphe avait anticipés dès le lancement du projet.
“C’est un véritable challenge pour un secrétaire de CSE d’initier un bilan carbone. Parce que cette démarche se heurte des fois à des craintes fondées, des fois infondées, tant des élus que des salariés, qui ont peur que cela remettre en question nos principaux piliers fondamentaux, qui sont les fonctions sociales et sociétales. Je pense notamment aux grands voyages que nous organisons annuellement. Là, je tiens à rassurer les salariés, nous n’allons pas arrêter les voyages, mais bien à réfléchir à la façon dont nous les organisons et aux différents circuits qui seront proposés.”
Le bilan carbone permet de dégager des ordres de grandeur, et de mettre en perspective plusieurs enjeux. L’équipe du CSE apprend ainsi que ses voyages grandes distances rassemblent à eux seuls 64% des émissions ; un chiffre qui n’est pas surprenant, dans la mesure où la distance parcourue (et donc le mode de déplacement) sont souvent responsables d’une grande part de nos émissions.
Mais d’un point de vue social, il est intéressant de noter que ces voyages n’ont touché que 12% des ayants droit en 2023. Les pistes d’action sont nombreuses et seront ensuite débattues lors d’un atelier d’idéation, ouvert aux salariés intéressés.