3 questions à... Michel-François Delannoy, Directeur du Département Appui aux Territoires du Groupe Caisse des Dépôts - APVF

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18 septembre 2025

Cette semaine, La Lettre des Petites Villes donne la parole à Michel-François Delannoy, Directeur du Département Appui aux Territoires du Groupe Caisse des Dépôts qui agit au cœur des territoires pour accompagner et encourager l’engagement des jeunes dans la vie publique.

1) La Banque des territoires vient de publier les résultats d’une étude de son Observatoire des investissements du bloc communal concernant les intentions d’investissement 2025. Quelles en sont les principales tendances ?

Cet observatoire, basé sur l’analyse des budgets primitifs 2025, met d’abord en lumière que la dynamique d’investissement des communes et des EPCI se poursuit cette année, de l’ordre de +6% par rapport à 2023 ; il confirme ainsi le caractère très atypique du mandat sur la poussée de l’investissement public local depuis près de 5 ans. Par ailleurs, nous constatons une accélération des investissements favorables aux enjeux d’atténuation au changement climatique autour de trois grands sujets : la rénovation énergétique du bâti public, le renouvellement des réseaux d’eau et d’assainissement, le déploiement d’aménagements souvent dédiés à la mobilité douce.

Ces axes d’investissement sont en pleine cohérence avec les mesures phares du plan stratégique de la Banque des Territoires et démontrent que le groupe Caisse des Dépôts est un partenaire incontournable des collectivités locales.

2) Plus précisément, y a-t-il une spécificité petites villes en matière d’évolution de l’investissement local ?

La Banque des Territoires joue un rôle important auprès des petites villes, notamment par le soutien significatif apporté aux programmes PVD et PVD+, tels que l’analyse et l’ingénierie territoriale, l’aide au financement de chefs de projet ainsi que leur formation.

Les petites villes ont pris à bras le corps le sujet de la transformation écologique dans leur stratégie d’investissement. Dans le cadre de nos travaux, nous avons constaté, au sein du panel, que près de 50% des volumes d’investissement des petites villes sont très clairement orientés sur des axes favorables à l’atténuation au changement climatique.

Par ailleurs, notre panel nous enseigne que les petites villes ont prévu, en 2025, un recours plus massif à l’autofinancement que les grandes villes, pour le financement de leurs investissements. Malgré les incertitudes économiques et budgétaires, leur situation demeure robuste et leur capacité de désendettement très correcte.

3) L’emprunt constitue maintenant la ressource privilégiée des collectivités. Cette tendance ne risque-t-elle pas d’être contrariée en cas de remontée des taux d’intérêt ?

Au sein de la Banque des Territoires, nous sommes très attentifs à la situation financière et budgétaire des différentes strates de collectivités locales. Le mix de financement des investissements publics est directement lié à la santé financière des collectivités. Vont-elles accentuer leurs financements via l’autofinancement ? Via la subvention ? Via l’endettement.

Certes, le recours à l’emprunt doit appréhender les hypothèses de volatilité des taux mais il doit surtout être posé au regard de sa finalité et de son objet de financement surtout s’il s’inscrit sur le long terme, voire le très long terme. L’endettement constitue donc un effet levier pour le financement d’investissements durables et à impacts pour les territoires.

Par exemple, un réseau d’eau s’amortit sur au moins 50 ans, donc sur le temps long. Son cout de renouvellement est significatif, il n’a pas vocation comptablement à être autofinancé sur une année. C’est la particularité de nos offres de financement. La Banque des Territoire, c’est la banque du temps long.

Télécharger l’étude en cliquant ici.

Recapiti
Emma Chenillat