Le Musée du quai Branly – Jacques Chirac de Paris présente Amazônia – Créations et futurs autochtones, une exposition immersive et engagée qui donne la parole aux peuples autochtones de l’Amazonie. Conçue pour montrer une région plurielle — faite de savoirs ancestraux, d’arts vivants et d’innovations contemporaines — l’exposition rompt avec les clichés naturalistes pour proposer une lecture culturelle et politique de l’Amazonie. Entre objets traditionnels, créations contemporaines, installations sensorielles et récits sonores, Amazônia articule cosmologies, pratiques artistiques et enjeux environnementaux. Pensée par des commissaires et artistes autochtones en partenariat avec le musée, elle s’inscrit dans la Saison Brésil-France 2025 et invite le visiteur à repenser son rapport aux mondes non-occidentaux, à la biodiversité et aux droits des peuples premiers. Du 30 septembre 2025 au 18 janvier 2026.
L’Amazonie : une région majeure du monde
L’Amazonie n’est pas seulement un fonds de décor exotique : c’est l’un des espaces naturels et humains les plus cruciaux de la planète. Couvrant plusieurs États d’Amérique du Sud, la forêt amazonienne constitue le plus vaste massif forestier tropical restant et abrite une part considérable de la biodiversité mondiale — on y recense environ 10 % des espèces connues et un réseau fluvial d’importance planétaire. Sa sauvegarde engage des questions climatiques, économiques et politiques à l’échelle internationale. Autres acteurs essentiels de ce territoire : les peuples autochtones, porteurs de langues, de savoirs écologiques et de pratiques sociales développées sur des millénaires. Leur rôle dans la protection des écosystèmes amazoniens est largement documenté et fait de leurs perspectives des contributions indispensables aux débats contemporains sur la conservation et la justice environnementale.
Les arts amazonien : entre cosmologie et contemporanéité
L’art amazonien, loin d’être figé dans une tradition muséifiée, est un champ vivant où s’entrelacent rituels, techniques artisanales et inspirations modernes. Sculptures sur bois, parures, peintures corporelles, tissages, instruments sonores et objets utilitaires portent des cosmologies — récits du monde, relations avec les non-humains et savoirs pharmaco-botaniques — tout en étant aujourd’hui investis par des artistes contemporains qui réécrivent formes et enjeux. Plusieurs commissariats récents — et Amazônia en particulier — mettent en lumière la continuité entre pratiques ancestrales et créations actuelles : designers, plasticiens et collectifs autochtones dialoguent avec le patrimoine ethnographique pour interroger mémoire, souveraineté et futur. Cette lecture combinée restitue la complexité esthétique et politique de ces œuvres, révélant des esthétiques puissantes qui interrogent nos catégories occidentales d’art et d’ethnographie.
L’exposition Amazônia au Musée du quai Branly : voix autochtones et immersion
Conçue comme « la première exposition du point de vue des populations autochtones », Amazônia propose un parcours sensoriel et documentaire où objets, vidéos, installations sonores et textes s’assemblent pour faire entendre des voix longtemps marginalisées dans les musées. Présentée dans le cadre de la Saison Brésil-France 2025, l’exposition (du 30 septembre 2025 au 18 janvier 2026) a été élaborée en collaboration avec des commissaires et artistes autochtones — démarche qui veut mettre en avant la parole et la direction culturelle des communautés concernées. Le propos muséal se veut critique : il recadre les collections, interroge les modes d’acquisition et invite à repenser l’éthique des expositions en contexte post-colonial. Pour le visiteur, la proposition est double : esthétique (une scénographie immersive, ateliers et catalogue) et réflexive (réflexion sur l’écologie, les droits des peuples autochtones et la patrimonialisation des savoirs).
À découvrir en famille
Amazônia est conçue pour être accessible aux plus jeunes tout en offrant des ressources exploitables par les parents et enseignants. Le musée propose des parcours et ateliers adaptés aux différents cycles :
Cycle 1 (maternelle)
Découverte sensorielle — écoute de sons d’Amazonie, observation de motifs et manipulation d’objets ludiques (répliques, marionnettes) pour développer le langage et la curiosité du monde. Activité possible en classe : atelier « couleurs et motifs » autour des peintures corporelles, favorisant notation, expression plastique et repères spatiaux.
Élémentaire (Cycle 2–3)
Entrée par le récit et l’environnement — lectures d’histoires indigènes, atelier sur la chaîne alimentaire et l’importance de la biodiversité, fiches-activité pour comparer milieux et modes de vie. Liens avec les programmes : sciences (vivant, environnement), géographie (espaces habités) et instruction civique (respect des cultures). Le musée fournit souvent des dossiers pédagogiques et des livrets-parcours adaptés.
Collège / Lycée
Problématisation et projets — travail critique sur la construction des savoirs, étude d’objets comme sources (histoire des collections, questions éthiques), projets interdisciplinaires (SVT-HG-arts) sur les enjeux du développement durable, des droits territoriaux et des relations nature-culture. Exemples concrets : création d’un mini-exposé sur une ethnie amazonienne, analyse comparative d’objets muséographiques, ou workshop sur design inspiré des arts autochtones.
En somme, Amazônia offre aux familles et aux enseignants des outils pour faire dialoguer arts, sciences et citoyenneté : une visite qui éduque autant qu’elle émerveille, et qui peut aisément prolonger les apprentissages en classe par des projets concrets et respectueux des cultures présentées.
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Hakim Aoudia.
