Nicolas Dessables, céramiste, a récemment installé son atelier à Dry. Il s'inspire de la nature loirétaine et utilise, pour concevoir ses pièces, ce qu'elle lui offre. Une démarche artistique et éco-responsable qu'il vous présentera ce week-end à l'occasion des Portes ouvertes des ateliers d'artistes et artisans d'art du Loiret.
La période du Covid a été pour beaucoup, une période de remise en question, notamment professionnel. Nicolas Dessables n’a pas échappé à la tendance : « J'ai réfléchi à m’orienter vers la menuiserie et l’ébénisterie, comme mon arrière-grand-père. Et puis, j’ai vu une exposition à la manufacture de Sèvres : Terres sauvages, qui mettait en avant trois artistes norvégiens. Leur travail m’a marqué. J’ai eu envie, moi aussi, de travailler avec les quatre éléments et faire naître des formes très minérales, très brutes. Il y avait, de manière fort opportune, un centre de formation au bout de mon jardin sur les métiers de la céramique. J’y suis allé et j’ai mis les mains dans la terre. J’ai tout de suite su que j’avais trouvé ma voie. »
Nicolas s’engage dans une double formation de 15 mois, à la fois CAP tournage en céramique et CAP décor sur céramique pour créer sa propre palette de couleurs.
Dans son école, le Normand tombe sur une annonce de la commune de Dry qui cherche un artiste ou un artisan pour animer l’ancienne gare de tramway (datant de 1914) qui va être transformée en atelier. « J’ai postulé, j’ai rencontré les élus, j’ai été retenu. »
Nicolas ouvre son atelier le 29 juin 2024. « Depuis cette date, je suis à 100 % dans mon atelier. Je crée des pièces uniques pour la décoration, l’art de la table, le thé et une ligne artistique avec des pièces cuites au four à bois. J’utilise un grès local et des oxydes que je trouve en allant me balader en forêt. Je recherche des effets irisants et métallisants. Pourquoi irais-je chercher des produits extraits de la terre, dans de très mauvaises conditions pour les travailleurs, à l’autre bout du monde ? Je recycle aussi les cendres de bois pour créer mes émaux, notamment ceux du boulanger du coin, Gabriel Huot. »
Un atelier éco-responsable donc.
Éco-responsable aussi à travers ce qui inspire l’artiste : s’il est influencé par les arts asiatiques, notamment du Japon et de la Corée, il affirme également que « la nature est une très grande source d’inspiration. Et dans le Loiret, entre la Sologne et la Loire, je suis gâté ! »
Nicolas se réjouit de vous faire découvrir son univers. Il vous accueillera samedi 11 et dimanche 12 octobre, de 14 à 19 h et vous proposera d’assister à des démonstrations de tournage. Le jeune homme ambitionne de « faire de l’atelier un lieu de rencontres » et envisage « d’inviter des camarades artistes travaillant sur différents média. Il faut amener de la culture, de la vie dans notre petite commune. On a besoin de l’art ! »