Stratégie Fret Grand Est 2025-2030

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Aujourd’hui, 84 % du transport de marchandises transite encore par la route : un coût environnemental, mais aussi un coût économique pour les entreprises Le fret ferroviaire et fluvial constitue une solution d’avenir, encore sous-utilisée en France par rapport à nos voisins européens, mais essentielle pour désengorger les routes, améliorer la qualité de l’air et réduire l’empreinte carbone.

Dans ce domaine, la Région Grand Est occupe déjà une place de leader : elle dispose du premier réseau national de lignes dédiées exclusivement au fret, avec 5 millions de tonnes transportées chaque année par 4 200 trains, soit l’équivalent de 200 000 poids lourds en moins sur les routes. Ses lignes capillaires représentent à elles seules 15 % du trafic national.

Située au carrefour de grands corridors européens, la stratégie s’articule autour de trois dimensions :

  • à l’échelle locale, en modernisant les lignes et les raccordements ferroviaires des entreprises ;
  • à l’échelle régionale, en visant le maillage du territoire d’infrastructures multimodales performantes ;
  • à l’échelle européenne, en visant le renforcement des liaisons avec les grands ports français et du Nord de l’Europe.

Cinq engagements structurants pour l’avenir du fret

Fruit d’une concertation avec les acteurs économiques, institutionnels et logistiques, la stratégie s’articule autour de cinq engagements majeurs :

1. Moderniser et développer les infrastructures de fret

  • Régénérer 12 lignes capillaires fret d’ici 2028, pour un montant de 96,7 millions d’euros de travaux, dont 36 millions d’euros financés par la Région
  • Allouer une enveloppe de 22 millions d’euros à d’autres lignes (dont l’étude de réouverture de Rambervillers-Bruyères)
  • Développer les raccordements ferroviaires directs aux entreprises via les Installations Terminales Embranchées (ITE), avec un dispositif de soutien de 20 millions d’euros
  • Soutenir les plateformes multimodales (ports, gares de triage, terminaux rail-route).

2. Conduire une politique foncière maîtrisée

  • Intégrer plus fortement les enjeux logistiques dans les documents d’urbanisme et dans le SRADDET (guide régional d’aménagement conciliant transition écologique, attractivité économique et qualité de vie)
  • Développer et aménager 8 terminaux multimodaux, représentant 73,5 millions d’euros d’investissements, dont 16,5 millions d’euros apportés par la Région
  • Valoriser les friches industrielles afin d’atteindre l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) d’ici 2050.

3. Accompagner la transition énergétique et la décarbonation

  • Financer 30 études territoriales « motorisations à faibles émissions » pour un montant de 1,5 million d’euros
  • Déployer 10 stations bioGNV issues de méthaniseurs, financées à hauteur de 650 000 euros
  • Accompagner l’installation de bornes de recharge électrique et le verdissement des flottes poids lourds.

4. Former et valoriser les métiers du fret et de la logistique

  • Adapter les formations aux besoins des entreprises grâce à l’Observatoire Régional de l’Emploi et de la Formation (OREF) et à un travail renforcé avec les Opérateurs de compétences (OPCO) et France Travail
  • Mettre en place de nouvelles filières de formation intégrant transition énergétique, numérique et e-commerce
  • Valoriser les métiers à travers le Réseau Ambassadeurs Métiers et les Maisons de la Région.

5. Structurer un réseau régional du fret et renforcer la connaissance

  • Renforcer le soutien à l’Observatoire Régional des Transports et de la Logistique (ORT&L), financé à hauteur de 32 000 euros par an
  • Développer un lieu d’échanges permanent entre acteurs publics et privés
  • Produire des données actualisées sur le trafic, la transition énergétique et l’immobilier logistique.

Des moyens financiers dans le cadre du CPER

La stratégie mobilise des investissements dans le cadre du Contrat de Plan État-Région (CPER) 2023-2027 : 155 millions d’euros pour le fret ferroviaire, 73,5 millions d’euros pour les plateformes multimodales, 136 millions d’euros pour le réseau fluvial, 329,5 millions d’euros pour les infrastructures routières. Par ailleurs, la Région prévoit la mise en place d’une Eco-Contribution Poids Lourds (ECPL) à horizon 2027 pour financer la modernisation des infrastructures et encourager le report modal.

Une ambition européenne et écologique

Située au cœur de l’Europe, et première région de Ports Intérieurs en France, le Grand Est entend consolider son rôle d’interface logistique entre les ports européens (Anvers-Zeebruges, Rotterdam) et les ports français (Le Havre, Dunkerque, Marseille), tout en favorisant le report modal de la route vers le rail et le fluvial. L’objectif est clair : réduire les émissions de gaz à effet de serre, renforcer l’attractivité économique et offrir aux entreprises des solutions de transport résilientes et compétitives.

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