Faraëkoto - Interview - Franconville

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FARAËKOTO – POUR FAIRE VALSER LES DIFFÉRENCES

Proche de l’histoire de Hansel et Gretel, ce spectacle librement adapté d’un conte populaire malgache mêle la danse, les mots et la vidéo. Proposé dans le cadre de la Semaine européenne du handicap, il aborde avec optimisme la différence et la relation à l’autre.
Rencontre avec Séverine Bidaud, la chorégraphe.

POUVEZ-VOUS NOUS RACONTER L’HISTOIRE DE FARAËKOTO ?

« C’est un conte chorégraphique qui raconte l’histoire de deux enfants, nés dans une grande fratrie, qui ne peuvent pas aider aux champs car ils ont chacun un handicap. Ils vont être abandonnés dans la forêt par leurs parents. À travers ce spectacle, on retrouve ces deux enfants interprétés brillamment par deux danseurs, Sandra Geco et Giovanni Leocadie. Nous allons être témoins d’un cheminement intérieur : comment de cette situation, on arrive aussi à s’entraider. Au tout début, ces danseurs ne forment qu’un seul corps, puis ils parviennent, petit à petit, à s’émanciper et à s’unir pour faire face à l’adversité. Ils traversent différentes étapes. Comme dans chacune de mes pièces, on retrouve la question : « Comment continuer à danser sa vie malgré… ? »

« C’est un conte qui est à la frontière entre le réel et le merveilleux. Il y a également le côté animal, sauvage, qui est présent dans cette forêt profonde. Un narrateur conte l’histoire, il accompagne le spectateur dans ce récit. Il y aussi des petites voix qui interviennent, on ne sait pas trop si ce sont des créatures de la forêt, ou des petites voix intérieures. J’ai revisité ce conte avec Marion Aubert, une auteure que j’aime beaucoup. Nous nous sommes beaucoup amusées à réécrire ce conte populaire malgache. »

QUELLES SONT VOS INFLUENCES CHORÉGRAPHIQUES ?

« Le hip-hop fait vraiment partie de ma culture. Sur cette pièce, j’avais envie d’avoir des danseurs un peu plus hybrides qui puissent à la fois mélanger le hip-hop, la danse contact et contemporaine, puisque dans cette histoire ils ne font plus qu’un. »

COMMENT S’EST DÉROULÉE LA CRÉATION DE LA PIÈCE ?

« Nous avons fait des résidences dans un IME, un institut médicalisé pour des jeunes adultes en situation de handicap. Nous avons eu plusieurs échanges et rencontres avec eux. Cela a permis aux danseurs de se nourrir aussi de ces corps un peu empêchés. Il y a des aspects qui ont tout de suite fait écho à certains styles de danse. Cela a été très inspirant et très riche pour nous. Dans le spectacle, le garçon ne parle pas et la fille a les jambes toutes molles. Pour la danseuse, cela a vraiment été un défi de travailler de cette manière là, avec cette contrainte. En tout cas, je souhaitais vraiment révéler la beauté des corps au-delà de leur fragilité. Il y a différentes lectures dans ce conte, je pense que toute la famille peut se retrouver à travers cette
histoire poétique. »

Recapiti
Océane Presutti