Dans l’ambiance contemporaine d’un retour en force de l’intégrisme religieux, cette représentation iconoclaste d’un Dieu bête et méchant, qui n’a de cesse de s’amuser à compliquer la vie de ces humains qu’il n’a créés que pour s’esbaudir de les voir souffrir, est plutôt roborative ! Le tout nouveau testament de Jaco Van Dormael, avec Benoît Poelvoorde et Yolande Moreau, ou le film qui pose la question : Dieu peut-il être odieux ?
Un dieu pervers enfermé
Et même si Poelevoorde en fait des kilos dans son rôle de dieu pervers enfermé avec sa femme hébétée (Yolande Moreau) et sa fille dans son appartement bruxellois (son fils n’est quant à lui plus qu’une pieuse statuette), le film prend une dimension de gentil conte philosophique lorsque la peste de fille de Dieu décide, via les téléphones portables, de communiquer à tout un chacun le temps qu’il lui reste à vivre, puisque bien sûr Dieu sait tout ! La vie de nous autres mortels ne serait-elle pas profondément modifiée si nous en connaissions le terme ? Et finalement, pourquoi Dieu aurait-il de si bonnes raisons de nous cacher cette réalité de notre destin ?
Un film qui s’arrête là
Raconté avec un humour belge juste ce qu’il faut provocateur, ce premier quart d’heure est plutôt sympathique, malheureusement, le film s’arrête là, et dès que la fille de Dieu quitte l’appartement parental en quête de nouveaux apôtres, on peut quitter la salle sans regrets tant ce qui va suivre est franchement sans intérêt : avec la galerie de personnages (six apôtres, et non pas douze, merci mon Dieu !) dont le sommet de la niaiserie est atteint avec Catherine Deneuve en ménage avec un gorille, l’hérésie sombre sans repentance, dans les clichés “même pas drôles” !
Dieu existe-t-il ? En tout cas, voilà un film qui, malheureusement, n’existe pas…
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Par Gérard Poitou. MagCentre.