Franck Marullaz - Chilly Mazarin

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« Changer ma vision »

Lorsque ses parents décident de créer leur propre magasin d’optique en Normandie, le jeune Franck découvre très tôt la valeur du travail. La vie de village, les chevaux, le scoutisme, le sport collectif : une enfance heureuse, rythmée par l’effort et la solidarité. Adolescent, passionné d’informatique, il est convaincu qu’il ne sera jamais opticien.
Pourtant l’été de ses 15 ans, il remplace un employé absent dans la boutique familiale pour rendre service à ses parents. « J’ai découvert un métier complet, à la fois médical, technique et humain. » Franck comprend mieux ce qui plaît à ses parents et se dit qu’il pourrait, lui aussi, tenter cette voie.

Continuer d’apprendre

Franck n’a pas honte de dire qu’il s’est repris à deux fois pour obtenir son baccalauréat scientifique, à cause d’un « bête accident : un pouce cassé à la suite d’un “check“ raté avec un copain le matin de l’épreuve de mathématiques (mon coefficient le plus élevé) ».
Il tire profit de cette mésaventure, car les écoles auxquelles il pouvait prétendre n’étaient pas celles qu’il souhaitait. « Ma deuxième terminale a été très agréable. J’étais dans une bonne classe et j’ai obtenu de bien meilleures notes, ce qui m’a permis d’entrer à l’école d’optique Fresnel à Paris. » Diplômé en 2002, il enchaîne avec un Certificat de qualification professionnelle (CQP) afin de maîtriser davantage l’aspect technique et médical (basse vision et neuropathologie).

Les planètes alignées

En 2003, il part à la recherche de son premier emploi et le trouve à Chilly-Mazarin, dans le nouveau magasin “Optic 2000“ qui vient d’ouvrir ses portes. « Je voulais tracer ma propre route, sans reprendre l’affaire de mes parents, qu’ils m’avaient pourtant proposée », explique le professionnel, qui se fait rapidement sa place grâce à son sérieux, sa créativité et sa maîtrise technique. Le magasin déménage en 2010 pour s’agrandir, et Franck en devient le directeur, puis le propriétaire en 2019. « C’était un moment inoubliable, se rappelle-t-il avec émotion, j’ai reçu l’accord du financement pour l’achat du magasin, et deux jours plus tard, nous avons appris, ma femme et moi, que nous allions être parents ! »

Résilience et réussite

Comme beaucoup d’entrepreneurs, Franck a connu des défis. L’arrivée de son fils Nathan, en janvier 2020, suivie un mois et demi plus tard du premier confinement, aurait pu être une épreuve mais s’est finalement transformée en une parenthèse précieuse : « J’ai vécu un congé parental inattendu et formidable. » Il a surmonté la crise sanitaire, tout reconstruit après les émeutes de juillet 2023, alors qu’il venait de rénover entièrement sa boutique, et même ouvert un deuxième magasin à Saint-Michel-sur-Orge en 2024. « C’était une opportunité, d’autant que nous habitons à deux pas », confie-t-il. Toujours sur le pont, il gère aujourd’hui deux équipes et reste passionné par l’innovation, la formation et la relation humaine : « J’aime rendre un service précis et de qualité. Derrière chaque paire de lunettes, il y a une rencontre, une histoire et de la confiance. »

Le sens du collectif

En 2025, après un travail conjoint avec la Ville, l’association des commerçants de Chilly-Mazarin voit le jour, et Franck accepte d’en prendre la présidence. « Je n’avais pas prévu de le faire, mais j’aime Chilly-Mazarin. J’y travaille depuis plus de vingt ans et j’ai vu évoluer ses habitants, ses commerces, ses rues. J’avais envie de participer à cette aventure collective, qui, je l’espère, incitera davantage les Chiroquois à faire confiance à leurs commerçants de proximité. » Le président a déjà lancé une première initiative : un jeu de piste pour le 13 décembre prochain. Et déjà, d’autres projets germent dans sa tête : animations pour Pâques, événements partagés… autant d’actions qu’il compte bien mener collectivement.

Travailleur infatigable mais toujours souriant, Franck Marullaz a osé changer d’avis, a osé se former et a osé entreprendre. En clin d’œil à son métier, on pourrait presque commenter son parcours avec cette maxime : « Quand on regarde loin, on y voit plus clair ! »

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