Guerre au Liban : la solidarité s'organise - CCFD-Terre Solidaire

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Dans un Liban en proie à de très violents bombardements israéliens, les habitants du Liban du sud, de Beyrouth et du nord s’organisent pour venir en aide à leurs concitoyens. La journaliste Amélie David, présente sur place, a pu faire un reportage auprès des partenaires que nous soutenons et qui sont fortement mobilisés auprès des déplacés

« Un kilo de riz, cinq litres d’huile d’olive. » Branle-bas de combat sur le parvis de la cuisine communautaire Nation Station, dans le quartier chrétien de Geitaoui à Beyrouth. Ici, tout le monde se sent concerné par le sort des personnes qui ont dû fuir les bombardements israéliens dans leur localité.

Face à l’impuissance, la mobilisation

Dès mardi 25 septembre, les fondateurs de la cuisine communautaire Nation Station, soutenue par Mada et le CCFD-Terre Solidaire, se sont mobilisés. Ils ont organisé une collecte de dons et préparé plus de 700 repas pour une école dans la banlieue de Beyrouth. Le lendemain : 1 400 repas étaient distribués, avec l’aide de 120 volontaires.

L’entraide d’abord

À Beyrouth, mais aussi à Saida, la solidarité s’organise. L’association Naba’a, partenaire du CCFD-Terre Solidaire, gère un centre d’hébergement d’urgence où sont installées 250 familles. Ces dernières viennent le plus souvent de Tyr, plus au sud, où elles avaient été déplacées déjà en raison des combats. L’équipe de l’association soutient aussi d’autres refuges et apporte son aide logistique et matérielle à de nombreuses autres personnes déplacées, logées en centres ou dans des familles. Selon la responsable de programme, Hiba Hamzi, il y aurait aujourd’hui 5000 familles déplacées à Saida. « Au Liban, il y a parfois une différenciation entre les gens, en fonction de leur localité d’origine. Mais quand la guerre éclate, les Libanais s’entraident », souligne la responsable. Si de nombreuses actions de solidarité se sont mises en place, des cas d’exclusion des centres d’hébergement, notamment de réfugiés syriens ont tout de même été rapportés.

Une guerre qui jette des centaines de milliers de personnes sur les routes

Rien que le lundi 23 septembre, l’armée israélienne a lancé plus de 800 bombardements et raids israéliens contre des localités libanaises : au sud, où la guerre se joue depuis bientôt un an, mais aussi à l’ouest dans la vallée de la Bekaa et dans d’autres villages. Beyrouth est aussi frappée avec plusieurs attaques, dites ciblées, dans sa banlieue sud. Le 23 septembre a été la plus sanglante depuis le début des combats entre l’armée de l’État hébreu et le Hezbollah avec près de 600 morts, des milliers de blessés et de déplacés.
À l’heure actuelle des centaines de milliers de personnes sont déplacées. Les gens sont remontés massivement du sud vers le nord, fuyant les bombardements et la peur des incursions terrestres israéliennes mettant parfois plus de 12 heures à parcourir à peine 200 kilomètres.

La solidarité, source de réconfort

Face à cette tragédie, nos partenaires se mobilisent pour venir en aide à leurs concitoyens : hébergement, nourriture, eau et produits de première nécessité.
Depuis la récente escalade meurtrière au Liban, certains partenaires du CCFD-Terre Solidaire comme MADA ont contacté l’association pour demander des fonds supplémentaires ou une réallocation des fonds. Une situation semblable à celle à la suite de la double explosion dans le port de Beyrouth, le 4 août 2020. « Nous souhaitons qu’Israël cesses ses attaques au Liban et qu’il respecte le droit international », explique Sarah Martin, chargée des partenariats internationaux au sein du CCFD-Terre Solidaire.

À l’heure où les pourparlers pour un possible cessez-le-feu patinent et que l’armée israélienne mène des opérations terrestres à la frontière libanaise, la guerre semble loin de pouvoir s’arrêter. Cette solidarité est une importante source de réconfort pour des milliers de déplacés.

Recapiti
Anne-Isabelle Barthélémy