Conseil présidentiel sur les partenariats internationaux : l'heure est au choc de solidarité face au choc d’égoïsme que nous vivons - CCFD-Terre Solidaire

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Publié le 04.04.2025

Ce vendredi 4 avril, Emmanuel Macron convoque un Conseil présidentiel sur les partenariats internationaux (ancien Conseil présidentiel sur le développement), alors que le multilatéralisme et la solidarité internationale traversent une crise existentielle sans précédent, et que les dernières annonces des États-Unis, cette semaine, sur les questions douanières, pourraient avoir un impact sur les niveaux de pauvreté dans le monde.

L’aide publique au développement, l’un des outils de solidarité internationale entre pays riches et pauvres, fait l’objet de coupes drastiques : suspension de la quasi-totalité de l’aide aux États-Unis, coupe de 3 milliards d’euros en France, et renoncements similaires dans d’autres États européens.

Ces coupes ont un impact humain concret. Pour exemple, le chef de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avertit que les coupes états-uniennes pourraient entrainer 3 millions de morts liés au VIH par an.

Pour Robin Guittard, directeur adjoint du plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire :

« Le Conseil présidentiel sur les partenariats internationaux arrive à moment opportun et doit être l’occasion pour la France d’enclencher un choc de solidarité internationale. Ce que demandent aujourd’hui les pays du Sud c’est de changer les règles du jeu économique qui les pénalisent et les enferment trop souvent dans une dépendance vis-à-vis des pays riches. Pour repenser ses partenariats internationaux nous appelons la France à faire preuve d’ambition et d’audace en se mettant à l’écoute des aspirations des pays du Sud et leur demande de réformes structurelles. »

« Nous avons notamment deux leviers d’action concrets sur lesquels nous appelons le Conseil présidentiel à se pencher : répondre à la crise de la dette qui asphyxie les pays du Sud (1200 milliards de dollars en service de la dette en 2023) et repenser la fiscalité internationale pour mettre fin au fléau de l’évasion fiscale (500 milliards de dollars de pertes chaque année pour les États) et mettre à contribution les plus riches (la fortune cumulée des milliardaires atteint16 000 milliards de dollars). »

L’année 2025 est une occasion unique pour agir sur ces deux fronts.

En juin se tiendra à Séville la 4ème conférence des Nations unies sur le financement du développement qui peut apporter des réponses structurelles à la crise de surendettement des pays du Sud.

En février se sont ouvertes à l’ONU des négociations pour la mise en place d’ici 2027 d’une convention internationale sur la fiscalité.

« Nous appelons la France à se saisir de ces deux opportunités et à se placer du bon côté de l’histoire pour faire prévaloir une vraie politique de solidarité internationale sur les tentations égoïstes qui frappent le monde actuellement. »

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Sophie Rebours