Le Parisien du 18 août 2025 : "50 000 signatures contre le projet de pavillon d’accueil en verre à l’Assemblée nationale"

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Le Parisien (Web) du 18 août 2025

 
L’association Sites et Monuments espère atteindre les 100 000 paraphes sur la pétition. « Stupéfaite » par cette polémique, la présidente de l’Assemblée nationale a rappelé, début juillet, que ce projet de plus de 20 ans doit pallier les conditions d’accueil « déplorables » du Palais-Bourbon.

Par Paul Abran
Le 18 août 2025 à 17h27

L’architecture du futur pavillon d’accueil de l’Assemblée nationale, prenant la forme de colonnes en verre, fait polémique sur les réseaux sociaux. Agence Moatti-Rivière

L’annonce avait été faite lors des journées portes ouvertes à l’Assemblée nationale (VIIe) les 21 et 22 juin. L’été avance et le projet d’un nouveau pavillon d’accueil en verre au 33, quai d’Orsay, à côté de la célèbre façade à colonnes du Palais-Bourbon, face à la Seine et baptisé « L’A-venir », continue de faire débat.
La pétition lancée par l’association Sites et Monuments contre ce projet architectural — estimé à plus de 50 millions d’euros — vient de dépasser ce lundi les 50 000 paraphes sur Change.org. Les signataires dénoncent en grande partie l’impact visuel de la structure.

« Difficultés structurelles »

« Cette masse de 4 000 m2 enlaidirait irrémédiablement un ensemble monumental appartenant à l’histoire de la Nation, dans le site patrimonial remarquable du VIIe, sur les rives de Seine inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco », martèle l’association.

Et d’ajouter : « Il serait inadmissible de porter atteinte à cette composition caractérisée par sa pureté, sa minéralité, sa symétrie et son équilibre, avec une correspondance parfaite des colonnades de l’Assemblée nationale et de l’église de la Madeleine (VIIIe). »

En l’état actuel, le Palais-Bourbon souffre, indiquait il y a peu l’Assemblée, de « difficultés structurelles » qui se manifestent notamment par une « saturation de l’entrée, difficilement accessible aux personnes en situation de handicap, un parcours étroit, sinueux et complexe, des aménagements datés ».

Le futur bâtiment de deux étages, plus moderne et dont la façade en verre simulera l’historique colonnade voisine, doit justement répondre à ces problématiques et améliorer l’accueil des visiteurs. Pensé par l’agence Moatti-Rivière, lauréate du concours, l’écrin sera doté d’un parcours citoyen « immersif et pédagogique », d’une cafétéria, de vestiaires, d’une salle de déjeuner ou encore d’une boutique.

La direction générale de l’Unesco saisie

Un permis de construire a été déposé en date du 16 juin par l’Assemblée nationale (après un vote en septembre 2024 pour la construction), pour un projet dont la livraison n’est prévue qu’en 2028. « La procédure d’instruction de cette demande suit le droit commun et elle sera notamment soumise à l’avis de l’architecte des Bâtiments de France (ABF) compétent », précisait l’instance fin juin, qui souhaite, avec ce pavillon, doubler sa capacité d’accueil.

De son côté, l’association Sites et Monuments — bien qu’une pétition n’ait « aucune valeur juridique », rappelle le site du gouvernement — vise les 100 000 signatures « à transmettre à madame Braun-Pivet (la présidente de l’Assemblée nationale) pour lui demander de renoncer à ce projet ».

L’association demande le retrait du permis de construire et annonce, par ailleurs, avoir « saisi la directrice générale de l’Unesco d’une demande d’intervention auprès des autorités françaises ».

« Conditions déplorables »

Questionnée sur le sujet par l’Association des journalistes parlementaires le 3 juillet, la présidente de l’Assemblée nationale s’est dite « stupéfaite » par la polémique autour de ce projet qui « date d’il y a plus de 20 ans ». « Il a été voulu par tous mes prédécesseurs, à gauche, à droite », rappelle Yaël Braun-Pivet.

« Toute personne qui est venue un jour à l’Assemblée nationale sait que nous accueillons le public dans des conditions déplorables, pas celles dignes d’une démocratie. Des conditions de sécurité très légères avec des groupes qui attendent dans la rue et aucun espace pour les enfants », justifiait la présidente de l’institution lors de cette rencontre.

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Nicole HUET