La chambre régionale des comptes Normandie a examiné, à compter de 2019, la gestion de la commune de Lisieux.
Synthèse
Située à 55 kilomètres de Caen, la commune de Lisieux compte 19 807 habitants. Elle est membre de la communauté d’agglomération Lisieux Normandie dont elle constitue la ville centre.
Troisième commune du département en nombre d’habitants, Lisieux a perdu 22 % de sa population en 50 ans bien que la zone d’emplois présente un certain dynamisme et que le territoire propose un grand nombre de services.
La population Lexovienne est vieillissante : en 2021, seulement 19,4 % de la population avait moins de 30 ans et 32,2 % avait plus de 60 ans. Elle apparaît globalement défavorisée. En 2021, le taux de pauvreté de la population de 22 % touchait près d’un tiers des ménages de moins de 30 ans et environ 10 % des plus de 75 ans.
À peine un tiers des ménages est propriétaire de sa résidence principale et seuls 39 % d’entre eux sont imposables ce qui est faible, comparé à l’ensemble de la France métropolitaine (57,7 %) ou à la Normandie (58,6 %).
Son attractivité est au cœur des préoccupations de la commune afin de rompre avec le processus de décroissance démographique. Le logement, la santé, l’école, le développement durable, la sécurité, le tourisme ou les services de proximité sont autant d’opportunités pour développer cette attractivité. Pour ce faire, elle s’appuie, notamment, sur des projets d’ampleur tels que le nouveau programme national de renouvellement urbain ou le dispositif « Action cœur de ville ».
La situation financière de la commune n’est pas préoccupante dans la mesure où elle reste peu endettée. Avec la souscription de nouveaux emprunts, la capacité de désendettement est passée de 1,3 an en 2022 à 4,2 ans en 2024. Celle-ci demeure satisfaisante à moyen terme.
Toutefois, la commune est aujourd’hui confrontée à un mur d’investissements tant pour assumer le financement d’une transition écologique, financer ses services publics que pour rénover et entretenir un patrimoine monumental hors norme.
La commune ne dispose pas de marges de manœuvre fiscales très importantes, de sorte qu’elle devra contenir davantage ses charges de gestion. Elle aurait également intérêt à réfléchir à sa politique tarifaire même si le contexte socio-économique n’est actuellement pas favorable.
En tout état de cause, la commune devra améliorer son excédent brut de fonctionnement et sa capacité de financement pour maintenir un niveau soutenu d’investissements.
À l’image du projet éducatif local, témoignant de son implication auprès des jeunes et de sa capacité à adopter une stratégie globale, la commune gagnerait à élaborer des trajectoires structurées, notamment, pour la transition écologique et la gestion de son patrimoine monumental, domaines dans lesquels la chambre observe des efforts notables, mais une vision d’ensemble qui reste encore perfectible.
Recommandations
- (Régularité) : Adopter un règlement budgétaire et financier conformément aux dispositions de l’article 106 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République.
- (Régularité) : Diffuser en ligne les documents d’informations énumérés à l’avant dernier alinéa de l’article L. 2313 1 du code général des collectivités territoriales et en faciliter l’accessibilité aux citoyens.
- (Régularité) : Amortir les immeubles productifs de revenus en respectant la durée d’amortissement fixée par l’assemblée délibérante.
- (Régularité) : Mettre en œuvre des inventaires physique et comptable conformément au référentiel budgétaire et comptable applicable à la commune.
- (Performance) : Établir à l’aide de diagnostics une stratégie globale de transition écologique formalisée dans un plan déclinant l’ensemble des actions envisagées.
- (Performance) : Élaborer et formaliser une stratégie d’entretien et de rénovation du patrimoine monumental communal.