Après les vacances de la Toussaint, le musée de la Résistance et de la Déportation de Lorris s’adaptera aux fréquentations hivernales et modifiera ses horaires. Les groupes dont les scolaires auront, eux, un accès illimité sur réservation.
« Cette conférence de presse est une mise au point car depuis quelques mois nous sommes accusés de vouloir effacer l’histoire, la mémoire des combattants et déportés suite à une rumeur, relayé par les médias et les réseaux sociaux, qui disait que nous fermerions le musée de Lorris. Et personne n’est venu me questionner sur le sujet, alors que ma porte est toujours ouverte. On en a gros sur le cœur, franchement ! » Ainsi s’exprimait Marc Gaudet, président du Département vendredi 12 septembre, au musée de Lorris, devant les journalistes.
Laurence Bellais, vice-présidente en charge de la Culture a complété : « Aujourd’hui, nous voulons nous faire l’écho des valeurs du Département. Des valeurs portées individuellement et collectivement au sein de l’hémicycle. Nous nous engageons fortement pour les défendre : par exemple, n’oublions pas les 530 000 € que nous avons investi dans la rénovation du musée en 2023/2024. »
Enfin le président a fait un vœu : « Nous aimerions sensibiliser les enseignants loirétains afin qu’ils viennent avec leurs élèves visiter le musée, ouvert pour eux toute l’année sur réservation. J’aimerais que chaque collégien visite au moins une fois dans sa scolarité au musée départemental de la Résistance et de la déportation ! »
Un peu d’histoire… pour la grande histoire
En 1980, les associations d’anciens résistants et déportés du Loiret s’associent pour créer un musée dédié au souvenir de la Seconde Guerre mondiale. Y seront rassemblés objets, documents, récits, témoignages pour ne pas oublier et rendre hommage aux victimes et aux combattants.
Le Département propriétaire de l’ancienne gare de Lorris l’a mise à disposition de l’association du musée départemental de la Résistance et de la déportation.
En 1987, un second bâtiment de 200 m2 est construit afin d’accueillir au mieux les dons (armes, objets d’époque, documents, uniformes…) faits par les témoins ou leurs héritiers loirétains ou de la Région Centre. Ceux-ci constituent la collection permanente. Dons qui perdurent encore aujourd’hui.
En 2007, le Département en reprend la gestion. Il entreprend des travaux de rénovation en 2009 (toiture, électricité, peinture) et en 2023/2024 (530 000 €) démontrant son engagement en faveur du devoir de mémoire. En 2024, le musée a reçu 8005 visiteurs.
Nouveaux horaires
La fréquentation étant principalement concentrée entre avril et septembre, les jours et heures d’ouverture du musée sont modifiés :
- à partir du 1er octobre 2025, le musée sera ouvert la semaine uniquement pour les groupes (sur réservation) jusqu’au 31 mars 2026. Ses agents, qui rejoindront le château musée de Gien, assureront une surveillance régulière du musée de Lorris et de ses collections ;
- à partir du 1er avril 2026, le musée sera ouvert pour tous : un week-end par mois d’avril à juin de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h, ainsi que dimanche 26 avril (journée nationale du souvenir de la déportation) et le week-end du 8 mai ;
- du 1er juillet au 31 août 2026, le musée sera ouvert pour tous : du mardi au dimanche inclus de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h ;
- de février à juin et de septembre à décembre 2026, le musée sera ouvert en semaine sur réservation, pour les groupes, dont les scolaires, de 9 h 30 à 12 h et de13 h 30 à 17 h.
Le Département agit en faveur de la mémoire
en programmant des expositions, comme Lutetia 1945, le retour des déportés, visible encore lors des prochaines Journées européennes du patrimoine les 21 et 22 septembre 2025.
- en organisant des cérémonies, comme la Cérémonie du souvenir en hommage aux combats du Maquis de Lorris du 14 août 1944, organisée chaque année au Carrefour de la Résistance, en forêt d'Orléans, près du musée.
en menant des actions dans le Loiret, comme les parcours citoyen mémoire : trois éditions 2019, 2023 et 2024, près de 300 collégiens de 4ᵉ et 3ᵉ y ont participé En 2025, sa 4e édition se fera pendant les vacances de la Toussaint. Par ailleurs, le Département soutient financièrement le Cercil mémorial de la Shoah (20 000 € en 2025)…
- les Archives départementales s’engagent par des actions à destination des scolaires en participant, par exemple, au Concours national de la Résistance et de la déportation / Concours des Petits artistes de la mémoire (Onac) ou à un atelier duo avec le Cercil (4 classes depuis début 2025)… Elles prennent part aussi à des commémorations nationales, comme la Grande collecte des archives des 80 ans de la Libération. Elles ont aussi contribué au dossier porté par le ministère de la Culture Libération et sport (2024), avec le cas de la Loirétaine Adrienne Bolland.
les actions grand public ont donné lieu à sept conférences sur la thématique (462 personnes), des expositions, comme 1940, une année terrible pour les Archives du Loiret (467 visiteurs), un document à la Une sur la libération du camp de Jargeau en 2025...
- il a créé, en 2024, et entretient la Maison départementale du Souvenir et de la Mémoire combattante à Orléans. Sa vocation ? Accueillir des associations pour faire perdurer la mémoire combattante.
Des élèves touchées au cœur
Savez-vous que six élèves d’une classe de 1re professionnelle des métiers de la couture et de la confection du lycée Saint-Paul-Bourdon-Blanc à Orléans ont travaillé avec le musée ? En effet, elles ont réalisé une copie de la tenue de déporté de Lilian Rolfe. Émues par son histoire lors d’une visite au musée, elles en ont fait le sujet de leur travail. Elles ont créé le patron, choisi le tissu, les boutons et l’ont confectionnée. Elles se sont attachées à rendre la tenue la plus réaliste possible en la salissant révélant ainsi le cauchemar vécu par Lilian Rolfe et ses compagnons d’infortune. Dans le col, elles ont caché une lettre rédigée en anglais, imaginant les derniers mots du déporté pour ses proches.
Elles ont obtenu, le 17 juin, le prix Mémoire de la délégation militaire départementale du Loiret.
Édith Combe