Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument ! - CulturAdvisor

Compatibilità
Salva(0)
Condividi

Robert Redford, icône du cinéma américain, s’est éteint le 16 septembre 2025 à l’âge de 89 ans, dans sa demeure de Sundance, Utah, laissant derrière lui une carrière longue de plus d’un demi-siècle marquée par des performances charismatiques, un engagement artistique et un militantisme discret mais persistant. De Butch Cassidy et le Kid (1969) à Les Trois Jours du Condor (1975), en passant par Out of Africa (1985) ou L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998), Redford a incarné le héros romantique et l’homme engagé, capable d’une gravité subtile quand les rôles l’exigent. Au-delà de l’acteur, il fut un artisan du cinéma indépendant : fondateur du Sundance Institute et du Festival éponyme, il a encouragé des générations de cinéastes à sortir des sentiers battus. Voici donc notre sélection, certes subjective et non exhaustive, des meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !

La Poursuite impitoyable (1966)

Arthur Penn signe avec La Poursuite impitoyable (The Chase) un drame d’une rare violence psychologique, qui fissure les apparences pour dévoiler les fractures invisibles d’une petite ville texane. Le récit débute avec l’évasion de Bubber Reeves (Robert Redford), injustement accusé d’un meurtre, et son retour à Tarl, sa ville natale. Bubber retrouve sa femme Anna (Jane Fonda), désormais la maîtresse du fils d’un magnat local. Peu à peu, la rumeur, la jalousie et le ressentiment s’éveillent au sein d’une population avide de scandale. Marlon Brando incarne le shérif Calder, figure de l’autorité impuissante face à la folie collective.

La mise en scène est tendue, souvent oppressante : Penn construit l’atmosphère à coups de contrastes — fêtes alcoolisées, silence coupable, explosions de violence. La musique de John Barry souligne une tragédie inévitable. Le film, par son propos engagé — racisme, corruption, hypocrisie bourgeoise — reste étonnamment actuel.

La Poursuite impitoyable (The Chase – 1966) – Bande annonce d’époque HD VO. (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Butch Cassidy et le Kid (1969)

George Roy Hill signe avec Butch Cassidy et le Kid un western à contre-courant, où hold-up pleins de panache, humour discret et camaraderie virile s’entrelacent sous une lumière dorée devenue mythique. Le film réunit deux monstres du grand écran – Paul Newman dans le rôle de Butch Cassidy et Robert Redford en Sundance Kid – dont l’alchimie offre au genre une touche de fraîcheur presque irrévérencieuse.

Écrit par William Goldman – Oscar du meilleur scénario –, le film impose une poésie nonchalante, perceptible dans la scène célèbre de la bicyclette, ou dans la fuite vers la Bolivie. Burt Bacharach décroche lui aussi un Oscar pour la musique, notamment grâce à la chanson Raindrops Keep Fallin’ on My Head, qui aide à désamorcer la gravité sans la renier.

Mais le film se distingue surtout dans sa capacité à mêler légèreté et fatalisme : le monde change, la frontière recule, et nos héros, hors-la-loi de légende, semblent dépassés par le temps.

Butch Cassidy et le Kid (1969). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Jeremiah Johnson (1972)

Jeremiah Johnson, réalisé par Sydney Pollack, est un western contemplatif d’une intensité rare, porté par Robert Redford dans le rôle d’un homme qui choisit de fuir la civilisation pour vivre seul au cœur des Montagnes Rocheuses.

Adapté des récits réels du fameux « mountain man John Johnson« , connu sous le surnom « Johnson le mangeur-de-foie« , le film mixe vie sauvage, survie et confrontation avec les peuples autochtones — ni héroïsation, ni condamnation simpliste, mais une observation nuancée des rapports entre l’Homme et la nature. Ainsi, Pollack réussit à filmer l’isolement avec sobriété : la neige, le froid, la chasse et le silence y forment un personnage à part entière.

Jeremiah Johnson (1972). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

L’Arnaque (1973)

Sous la direction astucieuse de George Roy Hill, L’Arnaque (The Sting) se révèle comme une pièce de haute voltige, un divertissement raffiné où l’escroquerie devient art. Robert Redford y campe Johnny Hooker, jeune escroc plein d’audace, bouleversé par l’assassinat de son partenaire. Décidé à se venger, il s’allie à Henry Gondorff, arnaqueur chevronné interprété avec un charme nonchalant par Paul Newman. Ensemble, ils montent un coup magistral destiné à piéger le gangster Doyle Lonnegan, campé par un Robert Shaw glaçant.

Située dans le Chicago des années 1930, l’intrigue déploie un savant mélange de suspense et d’ironie, servi par le scénario ingénieux de David S. Ward, des décors soignés et les costumes élégants d’Edith Head (Oscar à la clé). La musique de Marvin Hamlisch, en particulier la reprise du célèbre ragtime The Entertainer, accentue la légèreté et le charme rétro de ce film culte.

L’Arnaque (1973). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Les Trois Jours du Condor (1975)

Sydney Pollack, au faîte de sa puissance créative, signe avec Les Trois Jours du Condor un thriller d’espionnage politique d’une acuité rare. Robert Redford incarne Joseph Turner, analyste discret de la CIA, plongé dans l’horreur lorsqu’il revient de déjeuner pour retrouver tous ses collègues assassinés.

Adapté du roman éponyme de James Grady, le film creuse les fissures de la confiance dans les institutions. Turner, dès lors isolé, doit démêler les fils d’un complot qui semble venir du cœur même de son agence.

Le casting de haut vol — Redford, Faye Dunaway, Max von Sydow — sert un scénario nerveux porté par la mise en scène sobre de Pollack, et la musique remarquable de Dave Grusin.

Les Trois Jours du Condor (1975). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Les Hommes du président (1976)

Sorti en 1976, Les Hommes du Président d’Alan J. Pakula reste un modèle absolu du thriller politique, porté par le duo mythique Dustin Hoffman-Robert Redford. Adapté du livre des journalistes Carl Bernstein et Bob Woodward, le film plonge le spectateur au cœur de l’enquête qui a ébranlé l’Amérique : le scandale du Watergate, qui mènera à la chute de Richard Nixon. Avec une précision quasi documentaire, Pakula restitue l’atmosphère fiévreuse des rédactions, les doutes, les coups de théâtre et la quête acharnée de la vérité, le tout servi par une mise en scène sobre et une photographie sublime.

Ce qui frappe, près de cinquante ans après sa sortie, c’est la modernité du propos. Les Hommes du Président ne se contente pas de raconter une affaire historico-politique majeure ; il célèbre le journalisme d’investigation, ce quatrième pouvoir capable de faire vaciller les plus hauts responsables. Les dialogues cinglants, les silences éloquents et la tension palpable en font une œuvre à part, rappelant que le cinéma peut être à la fois un divertissement et un miroir tendu vers la société.

Les Hommes du président (1976). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Des gens comme les autres (1980)

Des gens comme les autres, premier film réalisé par Robert Redford, est une œuvre d’une délicatesse rare, une chronique familiale qui touche au cœur. Adapté du roman de Judith Guest, ce drame psychologique plonge le spectateur dans l’intimité d’une famille bourgeoise de Chicago, déchirée par la mort accidentelle de l’aîné. Derrière la façade cossue, chaque membre se débat avec sa douleur : Conrad, le cadet, rongé par la culpabilité, tente de se reconstruire après une tentative de suicide ; Calvin, le père, cherche désespérément à comprendre et à aimer ; Beth, la mère, se réfugie dans le déni et l’apparence.

Robert Redford signe ici une réalisation sobre et puissante, portée par des interprètes exceptionnels. Timothy Hutton, oscarisé pour son rôle, incarne avec une justesse bouleversante l’adolescent en souffrance, tandis que Donald Sutherland et Mary Tyler Moore composent des parents aussi attachants que déroutants. Le film, sans jamais tomber dans le mélodrame, explore avec une rare acuité les silences, les non-dits et les failles d’une famille ordinaire confrontée à l’impensable.

Des gens comme les autres (1980). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Brubaker (1980)

Dans la lignée des grands films carcéraux, Brubaker de Stuart Rosenberg s’impose comme une œuvre aussi nécessaire que saisissante. Porté par un Robert Redford magistral, le film s’inspire de faits réels : l’histoire d’un directeur de prison qui, pour mieux comprendre et réformer un système corrompu, se fait incarcérer incognito parmi les détenus. Ce qui aurait pu n’être qu’un simple drame carcéral devient, sous la plume du scénariste W.D. Richter, une plongée glaçante dans les rouages d’une institution où la violence et la corruption règnent en maîtres.

Le réalisateur ne se contente pas de dénoncer : il filme avec une rigueur quasi documentaire les brimades, les trafics, et l’arbitraire qui écrasent les prisonniers. Redford, idéaliste et déterminé, incarne à la perfection ce réformateur qui se heurte à une administration cynique et à des intérêts politiques sordides. Autour de lui, Yaphet Kotto et Morgan Freeman apportent une profondeur humaine à des personnages souvent oubliés du cinéma.

Brubaker (1980). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Out of Africa (1985)

Sydney Pollack signe avec Out of Africa une fresque romanesque d’une élégance rare, portée par le duo mythique Meryl Streep-Robert Redford. Adapté des mémoires de Karen Blixen, le film plonge le spectateur dans le Kenya colonial des années 1910, où une aristocrate danoise fuit un mari volage et tente de se reconstruire en gérant une plantation de café. Mais c’est sa rencontre avec l’aventurier Denys Finch Hatton qui transforme son destin en une histoire d’amour aussi intense que tragique.

Pollack évite le mélodrame facile : il mise sur la retenue des acteurs, la beauté des paysages et une mise en scène épurée. Streep, toujours juste, donne à Karen une dignité qui transcende les clichés de la femme abandonnée. Redford, en contrepoint, incarne un idéal de liberté, sans jamais basculer dans la caricature. Le film, primé à sept reprises aux Oscars, doit autant à son scénario qu’à sa photographie, où chaque plan semble capturer l’âme d’un continent.

Out of Africa (1985). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

Et au milieu coule une rivière (1992)

Et au milieu coule une rivière est une véritable élégie poétique où la nature se fait miroir des âmes. Adapté de la nouvelle semi-autobiographique de Norman Maclean, le film raconte l’histoire de deux frères, Norman et Paul, élevés dans le Montana entre la rigueur d’un père presbytérien et les parties de pêche au bord d’une rivière, la Blackfoot, qui scelle leur destin.

Porté par une distribution sublime – Brad Pitt, Craig Sheffer, Tom Skerritt –, le film transcende le simple récit familial pour devenir une méditation sur le temps qui passe, la rédemption et la beauté sauvage d’un monde en voie de disparition. Les paysages du Montana, filmés avec une lumière dorée, deviennent un personnage à part entière, symbole d’une Amérique profonde et préservée, où chaque lancer de ligne est une leçon de vie.

Et au milieu coule une rivière (1992). (Meilleurs films de et avec Robert Redford à voir absolument !).

L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998)

L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux est adapté du roman éponyme de Nicholas Evans. L’histoire est celle d’une adolescente, Grace (Scarlett Johansson), qui perd une jambe dans un accident de cheval, et de sa mère, Annie (Kristin Scott Thomas), rédactrice en chef new-yorkaise, prête à tout pour sauver sa fille de la dépression. Le seul espoir réside dans la guérison de Pilgrim, le cheval devenu indomptable, et dans la rencontre avec Tom Booker (Robert Redford), dresseur légendaire du Montana, capable de communiquer avec les animaux par une intuition presque mystique.

Redford, à la fois acteur et réalisateur, cède parfois à la tentation de son propre charisme, glissant une romance superflue entre Tom et Annie. Pourtant, c’est ailleurs que le film trouve sa grâce : dans des scènes où tout semble suspendu, où le cinéma se fait poésie pure. La découverte, par Annie, du cheval défiguré ; la manière dont Redford laisse Pilgrim s’éloigner dans les plaines, comme pour lui rendre sa liberté avant de le reconquérir ; ces silences éloquents qui disent plus que les mots et ces longs plans portés par les paysages grandioses du Montana.

Recapiti
Hakim Aoudia