Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument ! - CulturAdvisor

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Né le 8 septembre 1925 à Portsmouth, Peter Sellers aurait eu cent ans cette année. Un siècle plus tard, l’acteur britannique reste une énigme fascinante, capable d’endosser des masques allant du burlesque à la mélancolie. Sa voix et son humour ont d’abord marqué les ondes de la BBC avec The Goon Show, avant qu’il n’impose au cinéma une galerie de personnages inoubliables, du gaffeur Clouseau à l’implacable Docteur Folamour. Ce centenaire offre l’occasion de revisiter une carrière hors norme, où la comédie devient satire, et où la performance cache souvent une part de fragilité. Dans plus de cinquante films, Sellers a brouillé les frontières entre excentricité et profondeur, faisant rire tout en dévoilant, par éclats, une vision inquiète du monde. Voici donc notre sélection, certes subjective et non exhaustive, des meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !

Tueurs de dames (1955)

Tueurs de dames (The Ladykillers), réalisé en 1955 par Alexander Mackendrick, reste un sommet de la comédie noire britannique. Le professeur Marcus (Alec Guinness) et sa bande de malfrats se font passer pour un quintette de musiciens pour s’installer chez la veuve Louisa Wilberforce, logée dans un quartier tranquille de Londres. Leur objectif ? Faciliter un braquage de fonds depuis la gare de King’s Cross. Mais, confrontés à la présence imperturbable et morale de cette vieille dame candide, leur plan déraille bientôt dans d’improbables péripéties.

Au cœur du film, le comique provient du contraste : l’élégance retenue de l’aimable Mme Wilberforce face à l’absurdité cruelle des bandits. Le jeune Peter Sellers, dans un rôle secondaire, brille par de petits moments d’excentricité, rappelant combien il saura plus tard imposer ses multiples personnages.

Tueurs de dames (1955). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Après moi le déluge (1959)

Réalisé par John Boulting, Après moi le déluge s’impose comme l’un des joyaux de la comédie satirique britannique. Avec, au casting, un Peter Sellers bouillonnant dans le rôle de Fred Kite, aux côtés d’Ian Carmichael, Richard Attenborough, Terry-Thomas et Margaret Rutherford, le film recours à l’humour pour égratigner autant la bureaucratie patronale que le syndicalisme trop dogmatique.

L’intrigue suit Stanley Windrush (Carmichael), jeune diplômé ambitieux mais naïf, qui, après la guerre, espère faire carrière dans l’industrie familiale. Hélas, ses idéaux se heurtent à la réalité cynique : managers corrompus, ouvriers désabusés, conflits d’intérêts et combines en tous genres. En voulant bien faire, Stanley déclenche un chaos industriel dont l’absurdité mêlée aux dialogues savoureux provoque le rire — mais invite aussi à réfléchir.

Après moi le déluge (1959). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Monsieur Topaze (1961)

Dans Monsieur Topaze, Peter Sellers offre un portrait saisissant de la compromission morale, signant en 1961 sa première — et unique — réalisation cinématographique. Adaptée de la pièce de Marcel Pagnol, cette comédie dramatique met en scène Auguste Topaze, un professeur modeste dont l’intégrité le pousse à refuser de falsifier les résultats d’un élève influent.

Privé de son poste pour avoir refusé de tricher, Topaze est ensuite engagé par Castel Benac, un homme d’affaires véreux. Au fil de cette ascension paradoxale, il abandonne progressivement ses principes, jusqu’à devenir l’homme impitoyable qu’il dénonçait au départ. Peter Sellers incarne avec subtilité ce glissement moral : la force du film réside dans la manière dont il montre, avec humour et finesse, la transformation du personnage principal.

Vous connaissez « Mr. Topaze » de Peter Sellers ? – Blow up – ARTE. (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Lolita (1962)

Adaptation audacieuse du roman de Vladimir Nabokov, Lolita marque une étape décisive dans la carrière de Stanley Kubrick. Le film dépeint l’obsession d’un professeur pour sa jeune belle-fille, incarnée par Sue Lyon. James Mason interprète Humbert Humbert avec une subtilité glaçante, tandis que Peter Sellers, dans le rôle de Clare Quilty, apporte une touche d’ironie décapante.
Wikipédia

Kubrick, en collaboration avec Nabokov pour le scénario, parvient à transposer l’essence du roman tout en respectant les contraintes imposées par le code Hays. Le réalisateur joue habilement avec les codes du genre, mêlant satire sociale et critique des mœurs de l’époque. La performance de Sellers, oscillant entre le burlesque et le pathétique, offre une profondeur inattendue au personnage de Quilty.

Lolita (1962). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

La Panthère rose (1963)

Dans La Panthère rose, réalisé par Blake Edwards, Peter Sellers incarne l’inspecteur Jacques Clouseau, un personnage maladroit et incompétent, mais d’une sincérité touchante. Le film, une comédie policière parodique, raconte les mésaventures de Clouseau alors qu’il tente de capturer le « Fantôme », un célèbre voleur de bijoux, avant qu’il ne dérobe le diamant légendaire, la Panthère rose. Le film est salué pour son humour subtil et son style visuel élégant, avec une bande-son mémorable composée par Henry Mancini.

La performance de Sellers est au cœur du succès du film. Son interprétation de Clouseau, oscillant entre naïveté et persévérance, apporte une dimension comique unique au personnage. Le film a été un succès commercial et critique, lançant une série de suites et établissant Clouseau comme l’un des personnages les plus emblématiques du cinéma comique.

La Panthère rose (1963). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Docteur Folamour (1964)

Dans Dr. Folamour, Stanley Kubrick signe une satire noire de la guerre froide, dénonçant avec humour les excès et contradictions des pouvoirs politiques et militaires de l’époque face à la menace nucléaire. Le film met en scène des dirigeants et généraux dépassés par leurs propres procédures, prêts à déclencher une catastrophe mondiale par simple rigidité bureaucratique.

Peter Sellers, dans une performance magistrale, incarne trois personnages : le président américain Merkin Muffley, le capitaine britannique Lionel Mandrake et le docteur Strangelove, un scientifique excentrique. Chacune de ses interprétations révèle une facette différente de cette comédie noire, illustrant son génie polyvalent.

Le film, tourné en noir et blanc, se déroule principalement dans des espaces confinés tels qu’un bunker ou un bombardier, renforçant l’atmosphère claustrophobique et la tension croissante.

Docteur Folamour (1964). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Quand l’inspecteur s’emmêle (1964)

Dans cette suite de La Panthère rose, Blake Edwards offre une nouvelle aventure de l’inspecteur Clouseau, incarné par Peter Sellers. Le film débute par un meurtre dans l’hôtel particulier d’un milliardaire, avec Maria Gambrelli, une soubrette, retrouvée près du cadavre, l’arme à la main. Clouseau, persuadé de son innocence, mène l’enquête avec sa méthode inimitable, transformant chaque situation en un enchevêtrement de gags et de quiproquos.

Le film se distingue par son rythme effréné et son humour visuel, caractéristiques de la collaboration entre Edwards et Sellers. Les scènes d’interrogatoire, notamment, sont des moments d’anthologie, où l’absurde côtoie le génie comique. La performance de Sellers, oscillant entre naïveté et persévérance, confère au personnage de Clouseau une dimension universelle.

Quand l’inspecteur s’emmêle (1964). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Quoi de neuf, Pussycat ? (1965)

Réalisé par Clive Donner d’après le premier scénario produit de Woody Allen, Quoi de neuf, Pussycat ? mêle charme frivole et satire amoureuse dans un Paris fantasque. Peter O’Toole incarne Michael James, séducteur invétéré qui, malgré son amour sincère pour Carole (Romy Schneider), est constamment débordé par ses aventures. Pour y remédier, il consulte le Dr Fritz Fassbender, joué par Peter Sellers : psy excentrique, lui-même victime de ses propres obsessions, et nous offre des scènes aussi absurdes que délicieusement grotesques.

Le film se distingue par son rythme effervescent, son distribution éclatante — Capucine, Ursula Andress, Paula Prentiss en surgissent comme des apparitions fantasques — et par une bande originale signée Burt Bacharach, dont le thème-titre interprété par Tom Jones demeure emblématique.

Quoi de neuf, Pussycat ? (1965). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Casino Royale (1967)

Casino Royale détourne avec audace l’univers de James Bond. Réalisée collectivement par cinq cinéastes, cette comédie d’espionnage délirante réunit un casting éblouissant : Peter Sellers, David Niven, Ursula Andress, Orson Welles et même Woody Allen.

Le scénario repose sur une idée extravagante : face à une organisation criminelle qui menace la paix mondiale, le vrai James Bond (David Niven), sorti de sa retraite, décide de brouiller les pistes en confiant son nom à plusieurs agents secrets. Parmi eux, Evelyn Tremble (Peter Sellers), joueur de cartes réputé, est envoyé pour affronter au baccarat l’insaisissable Le Chiffre, incarné avec majesté par Orson Welles.

Le film, marqué par un tournage chaotique, oscille entre satire loufoque, parodie élégante et extravagance psychédélique typiquement « sixties ». Sellers, parfois en décalage, y compose un Bond maladroit et fantasque, reflet ironique de l’espion parfait.

Casino Royale (1967). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

The Party (1968)

Sous la houlette de Blake Edwards, The Party s’impose comme un chef-d’œuvre du genre. Une comédie burlesque aussi délicate qu’explosive. Peter Sellers y incarne Hrundi V. Bakshi, un figurant indien maladroit engagé pour un remake de Gunga Din. Lorsqu’une maladresse monumentale détruit un décor de film, Hrundi se voit accidentellement invité à une somptueuse soirée chez le producteur qui voulait le sanctionner.

Ce qui aurait dû être un simple quiproquo devient le théâtre d’un festival d’imprévus. Entre un serveur ivre, un éléphant inattendu et un décor high-tech digne des fantasmes futuristes des années 60, Hrundi sème le désordre avec une innocence désarmante. Edwards joue sur la lenteur comique, les silences expressifs, l’improvisation, pour offrir une satire sociale jubilatoire.

The Party (1968). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Hoffman (1970)

Réalisé par Alvin Rakoff, Hoffman détonne dans la filmographie de Peter Sellers : peu de comédie, beaucoup de malaise. Le film raconte l’histoire de Benjamin Hoffman, cadre en pleine crise existentielle, qui fait chanter sa secrétaire, Janet Smith (Sinéad Cusack), la menaçant de dénoncer les malversations de son fiancé pour obtenir qu’elle passe une semaine avec lui.

Ce huis clos psychologique évolue lentement vers une relation complexe, faite de répulsion, de besoin et de moments de vérité aussi imprévisibles que glaçants. Sellers incarne Hoffman avec une retenue inhabituelle : l’homme est à la fois désespéré, manipulateur et blessé. La mise en scène épurée renforce cette atmosphère de claustrophobie émotionnelle, où chaque silence pèse extrêmement lourd.

Hoffman (1970). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Les Optimistes (1973)

Réalisé par Anthony Simmons d’après son propre roman, Les Optimistes offre à Peter Sellers l’un de ses rôles les plus touchants : celui de Sam, un ancien artiste de music-hall devenu chanteur de rue à Londres, entouré de sa fidèle chienne Bella. Quand deux enfants du quartier de Nine Elms, la jeune Liz et son frère Mark, nouent une amitié avec ce vieux chanteur, le récit se fait délicat, presque intime. Ces rencontres enfantines réveillent chez Sam à la fois l’espoir et la nostalgie, lui qui a perdu sa boussole artistique et sa joie de vivre.

L’atmosphère du film est douce-amère : le Londres populaire se dessine dans ses teintes grises, mais la musique de Lionel Bart, les dialogues simples et l’interprétation sincère de Sellers insufflent une poésie discrète à l’ensemble.

Les Optimistes (1973). (Meilleurs films de Peter Sellers à voir absolument !).

Le Retour de la Panthère rose (1975)

Dix ans après ses débuts dans La Panthère rose, Peter Sellers retrouve, sous la direction de Blake Edwards, l’inénarrable inspecteur Clouseau. Le célèbre diamant ayant été volé dans l’émirat fictif de Lugash, l’inspecteur est chargé de l’enquête. Dès son retour, le public retrouve un Clouseau toujours plus gaffeur, dont chaque pas devient une source de chaos irrésistible.

Sellers déploie ici tout son génie comique : accent improbable, maladresses légendaires, cascades absurdes, quiproquos interminables. Face à lui, Burt Kwouk incarne un Kato qui, pour la première fois, prend son envol comme véritable personnage secondaire. Les affrontements improvisés entre le maître et son domestique-entraîneur, surgissant à l’improviste pour tester la vigilance de Clouseau, figurent parmi les scènes les plus savoureuses du film.

Recapiti
Hakim Aoudia