Codev : aller vers les habitants pour une participation plus inclusive

Lors des 15es Rencontres nationales des Conseils de développement à Toulouse, cet atelier a exploré la question suivante : comment recueillir la parole de celles et ceux qui ne participent pas aux démarches habituelles de concertation ? Plutôt que de se limiter aux « toujours les mêmes », plusieurs Conseils de développement expérimentent des démarches dites « d’aller-vers », qui consistent à aller directement rencontrer les habitants dans leurs lieux de vie.

Trois codev, trois démarches différentes

Le Codev Sud Estuaire : la proximité comme méthode

Dans une intercommunalité de 30 000 habitants, le Conseil de développement a choisi une organisation collégiale sans président et privilégie les rencontres de terrain : marchés, fêtes locales, événements associatifs. Ces formats informels permettent de recueillir une parole plus spontanée. Le Codev s’est aussi impliqué dans le Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET) en allant interroger les habitants sur leurs pratiques et attentes face à la transition écologique. Une manière concrète de montrer que la participation citoyenne peut enrichir les politiques locales.

Le Codev de GrandAngoulême : relier villes et villages

Avec un territoire de trente-huit communes mêlant zones urbaines et rurales, le Codev de GrandAngoulême a misé sur des réunions itinérantes et des partenariats avec des associations locales. Cette démarche permet de donner toute leur place aux habitants des villages les plus éloignés, en valorisant leurs savoirs d’usage et en les intégrant à la réflexion intercommunale. Le Codev démontre ainsi que l’aller-vers contribue à réduire les inégalités de participation entre territoires.

Le Codev Aix-Marseille-Provence : une enquête auprès des habitants

Le Conseil de développement a longtemps fonctionné sans habitants. La création en 2022 d’un collège citoyen de 120 habitants a marqué une inflexion majeure. Pour renforcer cette ouverture, le Codev a conduit une enquête à grande échelle auprès des habitants, afin de mieux comprendre leurs attentes et de donner une assise démocratique à son action. Une démarche essentielle dans un territoire où la distance et la diversité des identités locales rendent la participation plus complexe.

Le défi d’élargir la participation

Ces expériences ont ouvert le débat.

Au-delà de ces questions, un enjeu commun se dessine : l’aller-vers ne peut rester une expérimentation isolée. Il doit devenir une pratique régulière et reconnue, capable de renforcer la légitimité des Codev et d’élargir le cercle des participants à la vie démocratique locale.

Pour une démocratie intercommunale plus inclusive

Cet atelier a mis en évidence la créativité et la capacité d’adaptation des conseils de développement. Qu’il s’agisse d’animations de proximité, de réunions dans les villages ou d’enquêtes à grande échelle, toutes ces démarches visent un objectif commun : faire entendre la voix de citoyens qui ne se reconnaissent pas dans les formes classiques de concertation.

La réussite de ces initiatives repose sur deux conditions :

• disposer de moyens suffisants pour les inscrire dans la durée,
• garantir une véritable prise en compte des contributions citoyennes dans la décision publique.

À ce prix, les conseils de développement peuvent pleinement jouer leur rôle : construire une démocratie intercommunale vivante, inclusive et tournée vers l’avenir.

Documents annexes

Découvrez le support projeté lors de l’atelier