Dans mon Codev, on pourrait… En 2026, je proposerai : les conseils de développement imaginent la suite

L’atelier C – « Et surtout n’impliquons par les citoyens dans l’intercommunalité ! » organisé dans le cadre des 15es Rencontres nationales des conseils de développement, s’est terminé sur un moment collectif de projection. En fin d’atelier, les participants ont pris le temps d’écrire, chacun, une idée ou une intention sous deux phrases :

« Dans mon Codev, on pourrait… » et « En 2026, je proposerai… »

De ces dizaines de post-it, une matière riche a émergé : celle de conseils de développement qui réfléchissent à se renouveler, à s’ouvrir davantage, à mieux dialoguer avec les élus et à préparer le prochain mandat.

De nombreuses propositions portent sur la manière de faire vivre les conseils de développement au quotidien.

Beaucoup souhaitent renforcer le lien avec les communes, en organisant des réunions d’information locales, en répondant plus systématiquement aux sollicitations ou en étant associés plus tôt aux projets pour en comprendre les enjeux et les impacts.

Le renouvellement des membres est une autre préoccupation partagée : plusieurs participants proposent de revoir les critères d’entrée, d’assurer la mixité des profils (âge, genre, territoire), d’ouvrir plus largement les candidatures et de supprimer les lettres de motivation ou les CV.

La jeunesse revient comme un fil rouge : aller à la rencontre des jeunes dans les lycées, les missions locales, les lieux de vie, organiser des expositions pour leur expliquer le rôle d’un conseil de développement, créer un collège de jeunes ou mettre en place un système de parrainage entre générations.

La communication est aussi jugée essentielle : mieux faire connaître les travaux, utiliser les réseaux sociaux, produire des supports accessibles, organiser des conférences publiques ou des moments conviviaux. Plusieurs idées évoquent la création d’un livret d’accueil pour les nouveaux membres et le développement d’actions visibles sur le territoire.

Certains ont insisté sur la nécessité d’un fonctionnement plus fluide : des réunions plus souples, des temps de visioconférence mieux organisés, des horaires variés, davantage de convivialité. D’autres appellent à renforcer l’autonomie : disposer d’un budget propre, d’un chargé de mission à temps plein ou d’outils de formation pour animer les débats et favoriser la prise de parole de chacun.

Ces propositions dessinent un même objectif : un Codev plus ouvert, plus actif, mieux connu et plus proche des habitants.

En 2026, je proposerai…

Les idées projetées vers 2026 traduisent une volonté d’aller plus loin dans la démocratie intercommunale.

Beaucoup de participants souhaitent que les élus soient formés à la démocratie participative, que les conseils soient associés en amont des projets et disposent d’un budget propre voté par la collectivité.

Plusieurs propositions concernent la composition et la gouvernance des conseils : créer un collège 100 % citoyen, instaurer un tirage au sort paritaire, mettre en place une coprésidence ou une gouvernance tournante.

Certains proposent de renforcer les liens entre conseils de développement, d’échanger avec les universités, ou encore d’instaurer des évaluations croisées entre collectivités et Codev sur la qualité de la participation.

L’ouverture reste un mot-clé : aller vers les habitants, organiser des réunions hors les murs, adapter les horaires, tenir compte des contraintes familiales et des frais de garde, créer des groupes de travail thématiques sur des sujets comme le climat ou la mobilité.

D’autres veulent mettre l’accent sur la jeunesse et la transmission : aller dans les collèges et les lycées, créer un collège de jeunes avec parrainage, faciliter la participation ponctuelle de jeunes actifs.

Plusieurs post-it ont évoqué la nécessité d’une reconnaissance plus forte : que les projets soient co-construits avec les citoyens, que les élus rendent compte de la suite donnée aux avis, que la place du conseil de développement soit clairement identifiée dans les politiques intercommunales.

Une énergie collective pour la suite

Ces phrases écrites en quelques minutes résument 1h30 de discussions et des années d’expérience partagée. Elles témoignent d’un attachement profond au rôle citoyen des conseils de développement, mais aussi d’une lucidité sur leurs fragilités.

Entre envie d’ouverture, souci de reconnaissance et recherche d’efficacité, elles traduisent une ambition simple : continuer à faire vivre la démocratie intercommunale au plus près des habitants, en conjuguant écoute, initiative et confiance.