Il y a cinquante ans, le 22 août 1975, Herbie Hancock publiait Man-Child, un album qui allait marquer un tournant dans l’histoire du jazz-funk et confirmer le génie innovant du pianiste. Après le succès planétaire de Head Hunters (1973) et Thrust (1974), Hancock poursuit son exploration des rythmes groovy et des textures électroniques, tout en y intégrant une nouvelle énergie, plus électrique, plus dansante. Man-Child est le fruit d’une alchimie unique entre des musiciens d’exception, des synthétiseurs avant-gardistes et une volonté de repousser les limites du jazz. Cinquantième anniversaire de l’album Man-Child, ou quand Herbie Hancock électrisait le jazz-funk, en vinyle de préférence !
Un contexte créatif en pleine effervescence
Au milieu des années 1970, Herbie Hancock est au sommet de sa carrière. Après avoir révolutionné le jazz avec le quintet de Miles Davis, il s’est tourné vers des sonorités plus actuelles, mêlant jazz, funk, soul et rock. Man-Child s’inscrit dans cette lignée, mais avec une particularité : c’est le dernier album studio à réunir les Headhunters, le groupe légendaire qui a accompagné Hancock dans cette aventure électrique. Autour de lui, on retrouve des musiciens comme le bassiste Paul Jackson, le batteur Harvey Mason, le percussionniste Bill Summers, le saxophoniste Bennie Maupin, ainsi que des invités de marque comme Wayne Shorter et le guitariste Wah Wah Watson, qui co-signe quatre des six titres de l’album.
Entre improvisation et innovation technologique
Man-Child se distingue par son approche plus structurée que les albums précédents. Les morceaux reposent sur des riffs répétitifs, des basslines hypnotiques et des grooves serrés, laissant moins de place à l’improvisation collective mais mettant en valeur des solos percutants, notamment ceux de Hancock sur piano, Fender Rhodes et synthétiseurs. L’album est aussi marqué par l’introduction de la guitare électrique, une première pour Hancock, qui enrichit encore la palette sonore. Bennie Maupin y expérimente également le Lyricon, un synthétiseur à vent, ouvrant la voie à de nouvelles textures électroniques. Sans oublier la présence d’un certain Stevie Wonder à l’harmonica.
Mais c’est surtout son influence sur les générations suivantes qui fait de cet album un classique : des artistes comme Prince, D’Angelo ou même des producteurs de hip-hop ont puisé dans ses grooves et ses sonorités futuristes.
Titres
- Hang Up Your Hang Ups (Herbie Hancock, Melvin Ragin (Wah Wah Watson), Paul Jackson) 7:29.
- Sun Touch (Hancock) 5:12.
- The Traitor (Hancock, Ragin, Louis Johnson, Wayne Shorter) 9:38.
- Bubbles (Hancock, Ragin) 9:03.
- Steppin’ in It (Hancock) 8:42.
- Heartbeat (Hancock, Ragin, Jackson) 5:16.
Musiciens
- Herbie Hancock : piano, Fender Rhodes, Hohner D6 clavinet, ARP Odyssey, ARP Pro Soloist, ARP 2600, ARP String Ensemble, Synthétiseur Oberheim Polyphonique.
- Bud Brisbois : trompette.
- Jay DaVersa : trompette.
- Garnett Brown : trombone.
- Dick Hyde : tuba, trombone basse.
- Wayne Shorter : saxophone soprano.
- Bennie Maupin : saxophones ténor et soprano, saxello, clarinette basse, flûtes basse et alto, lyricon.
- Jim Horn : saxophones et flûtes.
- Ernie Watts : saxophones et flûtes.
- Dewayne McKnight, David T. Walker : guitares.
- Wah Wah Watson : guitares, talkbox, Maestro Universal Synthesizer System, Maestro Sample and Hold Unit.
- Henry E. Davis : guitare basse.
- Paul Jackson : guitare basse.
- Louis Johnson : guitare basse.
- Mike Clark : batterie.
- James Gadson : batterie.
- Harvey Mason : batterie.
- Stevie Wonder : harmonica.
- Bill Summers : percussions.
Le vinyle, une culture
Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.
Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.
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Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.
Bien choisir sa platine
Support privilégié pour apprécier cette qualité de son si particulière, le disque vinyle nécessite de s’équiper en conséquence.
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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.
Hakim Aoudia.