Vagues de froid, jeunes SDF, tentes dans les rues, hausse du coût de la vie et étudiants précaires, l’hiver est une période qui met la solidarité à l’épreuve. Pendant que certains gros titres s’interrogent concernant le manque d’enneigement sur les pistes, d’autres relancent un signal d’alarme pour lutter con la détresse sociale. De nombreuses campagnes nationales sont lancées chaque année à l’approche de cette période de l’année qui, à cause du froid, rend la vie difficile pour des milliers de personnes sans abri. La solidarité, valeur essentielle de la République française, prend tout son sens pendant la saison hivernale et donne l’opportunité à de nombreux jeunes de s’engager pour aider et transformer ainsi la devise républicaine en fraternité et engagement citoyen.
L’hiver, l’approche des fêtes de fin d’année ne sont pas seulement la période où les consciences se réveillent, où les conditions climatiques nous interpellent mais un stimulus supplémentaire pour se rendre compte des nombreuses fractures sociales qui habitent notre société. Les jeunes générations se retrouvent à la croisée des chemins: parfois ils sont eux-mêmes à la recherche d’un emploi, d’un logement ou ont du mal à se chauffer pendant les mois les plus rudes. Certains se détournent de la société, d’autres décident de s’engager pour la transformer. En plus des projets portés par des associations comme Plan Hiver Le Plan hiver lancé le 1er décembre pour accueillir – Ville de Paris, Restos du Cœur Les Restos du Cœur, Croix-Rouge française Croix-Rouge française: engagez vous à nos côtés, Hiver solidaire Hiver solidaire – Solidarité – Diocèse de Paris – https://youtu.be/MyS1beWucJU , les lycées organisent souvent des collectes de vêtements, de produits d’hygiène ou d’aliments. Ces actions s’inscrivent dans le Parcours citoyen Le parcours citoyen de l’élève | éduscol | Ministère de l’Éducation nationale , c’est-à-dire la « construction, par l’élève, d’un jugement moral et civique, à l’acquisition d’un esprit critique et d’une culture de l’engagement » et le Socle commun de compétences Le socle commun de connaissances, de compétences et de culture | éduscol | Ministère de l’Éducation nationale qui identifie les connaissances et compétences qui doivent être acquises à l’issue de la scolarité obligatoire. Coopérer et agir collectivement se déclinent en divers projets permettant aux lycéens d’appliquer ainsi concrètement des valeurs fondamentales comme la solidarité. L’hiver met en lumière la nécessité du vivre-ensemble et de la responsabilité collective et grâce à l’engagement de nombreux étudiants, des actions concrètes permettent de transformer les valeurs en actes. L’école devient alors un lieu d’apprentissage de la citoyenneté. Les Conseils de vie lycéenne (CVL) https://youtu.be/UQbO79TteSc?list=PLjcV9PGUll765f4ISF6qG0ZicCcDJEKt0 et les Maisons des lycéens (MDL) permettent de coordonner ces actions et de promouvoir l’engagement au quotidien.
Véritable formation pour la jeunesse, le bénévolat est possible dès 16 ans à travers le Service Civique, les associations locales ou les chantiers de jeunes bénévoles Les missions et actions d’Unis-Cité – Unis-Cité. Encourager une solidarité intergénérationnelle apprendre à s’engager, à coopérer, à développer l’esprit critique et le sens du collectif, est un des enjeux de la mission éducative. Beaucoup de lycéens choisissent d’aider les autres pendant les vacances ou les week-ends et participent à des maraudes Maraudes – La Chorba – https://youtu.be/AK2oRjBWess Le bénévolat développe la responsabilité et la confiance en soi et c’est aussi un moyen de participer à la cohésion sociale. Une preuve? Lisez ce témoignage sur Jeune et bénévole.org Ophélie va à la rencontre des personnes de la rue | Jeune et Benevole. D’ailleurs, Internet et les réseaux sociaux servent de caisse de résonnance pour de nombreuses initiatives. Il ne s’agit pas seulement de donner mais de réagir, la notion d’engagement s’élargie et des jeunes se mobilisent en ligne sous des formes moins institutionnelles. Collectes en ligne, dénonciation de l’indifférence, sensibilisation sur le thème de la pauvreté étudiante, des micro-actions prennent vie et traduisent un réel engagement à l’ère numérique. Comment s’orienter pour les trouver? Cherchez des hashtags comme #onveutduchangement, #alerteclimat, #agirpourlefroid et vous trouverez des mini-initiatives locales comme le lancement d’une collecte sur Instagram ou des actions écologiques visant à protéger les sans – abri, mais aussi les animaux, les forêts ou encore les espaces publics. Tous les jeunes ne se reconnaissent pas forcément dans ces élans solidaires, nombre d’entre eux se sentent exclus, dépassés par la succession de crises (sanitaires climatique, économique, politique) mais cela ne signifie pas automatiquement qu’ils sont désengagés et parfois leur réaction se traduit de façon moins visible mais leur colère dans certains cas est aussi une forme de conscience citoyenne: le refus des injustices.
La jeunesse d’aujourd’hui apprend à grandir dans un monde de crises. Mais au fond, il se pourrait bien que dans ces périodes de froid (social, économique, écologique, géopolitique…) se développe justement une nouvelle façon d’entendre la solidarité. Une solidarité parfois moins institutionnelle, plus spontanée, parfois même révoltée mais à chaque fois profondément citoyenne. L’ hiver, comme élément révélateur d’une conscience collective, pourrait se présenter à nous comme une nouvelle chance de relancer ce lien social dans une société où la précarité et le repli semble gagner du terrain. Inventer une autre façon d’être ensemble, une citoyenneté du quotidien, pourrait bien être le défi qui se présente aux jeunes générations en route vers une solidarité durable.
