YŌKAI – LES HASARDS DE LA VIE EXPLIQUÉS AVEC ESPIÈGLERIE
Le vendredi 12 décembre à 21h, l’Espace Saint-Exupéry propose la pièce « Yōkai », un spectacle qui tente d’expliquer, sans mots, l’inexplicable. Sur scène, se succèderont des artistes polymorphes, acteurs, metteurs en scène, marionnettistes, musiciens et magiciens. Rencontre avec l’une d’entre eux, Léna Rondé.
POUVEZ-VOUS NOUS RACONTER L’HISTOIRE DE CETTE PIÈCE ?
«Yōkai» fait référence à des créatures fantastiques inspirées de la mythologie japonaise qui viennent créer dans la vie des humains des accidents, des hasards, en provoquant des choses inattendues. Ce sont un peu les équivalents de nos elfes ou de nos farfadets. Dans la mythologie japonaise, c’est une façon d’expliquer l’inexplicable, le hasard et ce qu’on ne maîtrise pas. Nous avons inventé nos propres «Yōkai» avec cette idée de pouvoir raconter grâce à eux des petits morceaux de vie. C’est un spectacle qui est construit à base de collages, avec plusieurs histoires qui s’entremêlent. Dans chacune d’entre elles, il va se passer quelque chose à la fois d’inattendu et d’un peu douloureux.
QUELLES SONT LES DISCIPLINES PRÉSENTES TOUT AU LONG DE LA PIÈCE ?
Notre théâtre se passe des mots, et pour cela nous faisons appel à beaucoup de disciplines différentes. Nous recourons à un jeu théâtral physique et engagé dans le corps, qui se rapproche de la danse, via un langage quasi chorégraphique. Il y a aussi de la manipulation d’objets, des effets visuels car le travail sur les images est très important, et de la magie pour créer des surprises.
QUEL EST VOTRE RÔLE DANS LA PIÈCE ?
Nous jouons tous des Yōkai plus ou moins cruels, empathiques… Nous avons tous des combinaisons couleur chair un peu ridicules, car l’idée était d’avoir des personnages un peu grotesques, qui font rire même s’ils incarnent les hasards malheureux de la vie. Chacun des acteurs va également jouer un personnage, en enfilant un élément de costume.
DANS VOTRE TROUPE, VOUS ÊTES DE NATIONALITÉS DIFFÉRENTES. D’OÙ L’IMPORTANCE DE SE PASSER DU LANGAGE ?
Exactement. Dans la troupe, il y a deux Norvégiens, deux Français, un Danois et une Allemande. Nous nous sommes tous rencontrés dans une école internationale, à Paris. À la sortie, quand nous avons créé la compagnie, nous avions envie d’écrire des spectacles qui puissent traverser les frontières, parler à tous sans être arrêté par la barrière des mots. Ce type de langage nous permet de voyager. En juillet, nous étions en Chine avec un autre spectacle et c’était assez étonnant comme expérience, voir que nous avons réussi à partager nos histoires avec des personnes d’une culture si différente, et de sentir que l’émotion passait malgré le fait que nous ne parlions pas du tout la même langue.
LA PIÈCE EST ACCESSIBLE À PARTIR DE 8 ANS. IL Y A PLUSIEURS LECTURES POSSIBLES ?
Nous n’avons pas spécialement écrit la pièce pour les enfants, car il y a des thématiques assez sombres. Mais en même temps, le langage est tel que c’est très ludique et drôle. Nous nous sommes très vite rendus compte que cela pouvait parler à la fois aux adultes qui passent souvent du rire aux larmes, ainsi qu’aux enfants, qui vont avoir un autre niveau de lecture, et être émerveillés par toutes les surprises que recèle le spectacle.