L’association estimait que l’Établissement public pour la restauration et la conservation de la cathédrale n’était pas compétent pour lancer ce marché public de création. Déboutée, elle a annoncé qu’elle ferait appel de la décision.
Les six nouvelles baies des chapelles imaginées par Claire Tabouret doivent venir en remplacement de vitraux XIXe d’Eugène Viollet-le-Duc - François Bouchon / Le Figaro
C’est une défaite pour l’association Sites et Monuments, dans la bataille autour des vitraux contemporains qui l’oppose à l’établissement public de Notre-Dame de Paris. Le 27 novembre, le tribunal administratif de Paris a rejeté la requête de l’association d’annuler ou de résilier le marché public de création des vitraux. Sites et Monuments soulevait le fait que l’Établissement avait été créé pour restaurer et conserver la cathédrale, et que cette création contemporaine ne relevait ni de l’un ni de l’autre.
Or, dans ses conclusions, le tribunal estime que « les termes de conservation et de restauration n’impliquent pas un retour au dernier état visuel connu avant l’incendie et n’excluent pas la possibilité d’une démarche architecturale », comme ce marché de réalisation et de pose de vitraux contemporains.
L’association s’appuie sur le vote à l’unanimité de la commission nationale du patrimoine et de l’architecture (CNPA), saisie en juillet 2024 et qui rappelait que « la création artistique dans les monuments historiques ne pouvait conduire à sacrifier des éléments patrimoniaux ».
Les membres de la commission ajoutaient qu’ils s’opposaient à l’enlèvement des vitraux d’Eugène Viollet-le-Duc, car ils faisaient « pleinement partie de l’architecture de la cathédrale ». Or, le tribunal a estimé que cet avis négatif était « non contraignant » et ne pouvait donc être invoqué.
Un autre recours en vue
Sur les réseaux sociaux, l’association a fait savoir que cette première manche n’était « que de l’apéritif (le recours principal étant à venir) » et qu’elle allait « naturellement faire appel ». Le recours principal en question concernera la décision de remplacer les vitraux eux-mêmes. En principe, les six nouvelles baies des chapelles imaginées par l’artiste Claire Tabouret doivent venir en remplacement de vitraux XIXe d’Eugène Viollet-le-Duc. Il faudra donc déposer ces derniers, après une autorisation de travaux. Sites et monuments entend faire un autre recours contre cette autorisation, qui devrait être accordée dans les semaines qui viennent.
Une pétition circule depuis décembre 2023, en faveur du maintien du travail de Viollet-le-Duc. Elle a récolté 296 500 signatures. L’œuvre de Claire Tabouret sera présentée au Grand Palais, à Paris, à partir du 8 décembre, et doit en principe être posée dans la cathédrale au printemps 2026.
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