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L’évolution des paysages du Parc d’Armorique à travers un observatoire photographique

Publié le 4 décembre 2025

Et si les photographies pouvaient nous permettre de comprendre les évolutions de nos paysages et d’agir sur notre cadre de vie ? C’est le pari qu’avait lancé le Parc d’Armorique en 1997 en créant l’un des premiers observatoires photographiques du paysage (OPP) en France aux côtés de l’Etat. Entre 1997 et 2025, ce sont 41 points de vue qui ont été photographiés à intervalles réguliers pour rendre compte de la diversité et de l’évolution des paysages sur les communes du Parc d’Armorique. Retour sur près de trente années d’observation et sur les leviers d’action pour orienter ces évolutions.  

Un outil de veille 

Nos paysages remarquables ou ordinaires évoluent au cours du temps, influencés par les activités humaines et les dynamiques naturelles du territoire. L’observatoire du Parc d’Armorique répond à trois objectifs : suivre ces évolutions, les garder en mémoire, et enfin sensibiliser à la préservation de nos paysages quotidiens. 

Entre 1997 et 2024, plus de 300 clichés réalisés par le photographe Jean-Christophe Ballot sur 41 points de vue et 25 communes du Parc d’Armorique permettent de suivre les évolutions des paysages agricoles (bocages, landes, bâtiments agricoles), les aménagements d’espaces publics ou d’entrée de bourg, ou encore les évolutions de sites touristiques emblématiques du territoire. 

Les équipes du Parc d’Armorique s’appuient également sur cet observatoire pour documenter la résilience des paysages des monts d’Arrée à la suite des incendies de l’été 2022.  

L’ensemble des clichés sont consultables sur la plateforme régionale POPP Breizh. On retrouve par exemple une vue du bourg de Port Launay datant de 1998 ou un cliché pris du sommet du Menez Hom en 1997.

Un support pour l’action 

L’observatoire photographique des paysages est un outil au service des acteurs de l’aménagement du territoire. Le Parc d’Armorique a ainsi réuni le 27 novembre les élus des communes concernées par les points de vue photographiés pour échanger sur les grandes tendances qui s’en dégagent et partager des leviers d’action.

La réunion a aussi été l’occasion de revenir sur l’accompagnement du Parc auprès des communes du territoire : un appui technique sur leurs projets d’aménagements paysagers ou en matière de connaissance et de protection de leur bocage dans les documents d’urbanisme, la réalisation de plans ou de schémas d’intentions paysagères, l’animation d’ateliers ou des lectures de paysages.  

 Zoom sur quatre exemples représentatifs sur les communes du Parc d’Armorique :

  • L’aménagement d’une entrée de bourg : l’exemple de Pont-de-Buis lès Quimerc’h. 
    Les aménagements paysagers finalisés en 2004 ont permis de requalifier l’entrée du bourg en la végétalisant et en donnant plus de place aux piétons.

« En plantant les arbres et en réduisant le champ de vision des automobilistes, on les oblige à lever le pied. On marque ainsi l’entrée de bourg qui était auparavant très minérale. Aujourd’hui il y a une certaine harmonie. » Luc Lebrun, conseiller municipal de Pont-de-Buis-lès-Quimerch

  • L’aménagement d’un site touristique : l’exemple de la pointe des Espagnols à Roscanvel.
    Ce site emblématique de la presqu’île de Crozon a fait l’objet d’un projet d’aménagement global porté par la communauté de communes pour valoriser ses richesses paysagères et historiques. 

« La pointe des Espagnols aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce que c’était. Il y a un parti d’aménagement clair exprimant la volonté de montrer ce patrimoine et de l’expliquer. » Roger Lars, Vice-président de la Communauté de Communes Presqu’île de Crozon – Aulne Maritime

  • L’évolution d’un paysage de landes : l’exemple de la Montagne Saint Michel. 
    Le Parc d’Armorique porte une attention particulière à la préservation des landes qui caractérisent le site Natura 2000 des monts d’Arrée dont il est gestionnaire. 

« Entre 1997 et 2024 on voit qu’il n’y a pas beaucoup de changement. Mais après les incendies de 2022, on observait un sommet tout blanc où le grès auparavant recouvert par la végétation est devenu visible. » Mickaël Toullec, maire de Saint-Rivoal.

  • L’évolution du bocage : l’exemple de Commana
    Entre la photographie prise en 2000 et celle de 2024, on note la disparition de certains talus et la coupe de boisements de résineux.

« Une commission spécifique s’est réunie à l’époque sur la commune pour travailler la recomposition du bocage en prenant en compte les pentes et la gestion de l’eau. Mais on voit qu’il manque des arbres sur les talus. D’ici deux trois ans, trois éleveurs bovins vont cesser leur activité, il existe un réel enjeu sur l’évolution du bocage. » Denis Godec, Conseiller délégué à l’urbanisme, au patrimoine et à l’agriculture à Commana. 

De nouveaux enjeux pour les prochaines années

Le Parc d’Armorique va poursuivre son action au chevet des paysages en intégrant : 

  • de nouveaux points de vue pour couvrir l’ensemble du territoire (notamment sur les îles d’Iroise, en rade de Brest ou dans le Trégor Morlaisien). 
  • de nouvelles thématiques comme les effets du changement climatique, les paysages maritimes et le suivi de l’érosion du trait de côte. 

La banque de données pourra s’enrichir de captations sonores, de témoignages et de croquis et une version grand public de la POPP Breizh sera réalisée par l’Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB). Elle permettra de sensibiliser le plus grand nombre à l’évolution de nos paysages et de notre cadre de vie. 

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