La chambre régionale des comptes Normandie a examiné, à compter de 2019, la gestion de la commune de Barentin, notamment dans le cadre d’une enquête relative à l’école du premier degré.
Synthèse
Lors du dernier recensement de l’Insee en 2021, la commune de Barentin comptait 12 154 habitants. La démographie se révèle peu dynamique avec notamment une décrue de la population des enfants de moins de 14 ans. Cette évolution démographique affecte les effectifs des écoles du premier degré implantées sur la commune avec une baisse de 1,4 % entre 2018 et 2024. Cinq écoles maternelles et cinq écoles élémentaires sont implantées sur la commune.
Pour assurer une prise en charge des enfants sur le temps périscolaire, la commune a mis en place deux centres de loisirs pour les enfants jusqu’à neuf ans et un pôle pour adolescents accueillant des jeunes de 10 à 15 ans.
Malgré une baisse des effectifs, les dépenses scolaires de fonctionnement ont continué à augmenter. Celles-ci ont ainsi progressé de 14,9 % entre 2021 et 2023. Les effectifs des personnels scolaires non enseignants comme des personnels périscolaires ont cru respectivement de 9,2 % et de 12,1 % entre 2021 et 2023.
Régulièrement entretenues, les écoles du premier degré ont bénéficié d’importants investissements depuis 2021, largement autofinancés. Ceux-ci ont porté sur l’amélioration du chauffage et de l’éclairage des locaux mais également sur la mise en accessibilité et la sécurisation des bâtiments scolaires. En outre, la commune a équipé les classes d’écrans numériques et doté les enseignants d’ordinateurs portables, sans certitude documentée à ce stade sur leur utilisation et leur utilité pédagogique.
Par ailleurs, la commune a mis en place un projet éducatif local.
Ce projet comporte deux volets : le premier fixe les orientations dans le domaine éducatif, le second se présente comme un outil de promotion et d’attractivité en mettant en exergue les infrastructures culturelles et sportives de la commune.
Les directrices d’écoles ont été associées à l’élaboration des fiches actions.
En revanche, ni les associations de parents d’élève, ni la caisse d’allocations familiales ni le rectorat n’ont participé à leur élaboration. Tous ces acteurs n’ont pas été signataires de ce projet.
En outre, le projet éducatif local s’écarte sensiblement d’un projet éducatif de territoire qui réunit l’ensemble des acteurs éducatifs avec l’objectif de mieux se coordonner.
La démarche interne suivie a privé la commune du bénéfice de financements majorés de ses accueils périscolaires par la caisse d’allocations familiales et d’une aide à l’ingénierie de ses projets dans le domaine éducatif.
Enfin, la commune dispose d’une importante cuisine centrale assurant les repas, par liaison chaude, des écoles et des centres de loisirs.
La restauration scolaire s’est progressivement adaptée aux impératifs réglementaires. L’application de la loi n° 2018-938 du 30 octobre 2018 pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine durable et accessible à tous dite loi « EGAlim » reste néanmoins tributaire de la disponibilité de produits locaux, notamment biologiques.
De ce fait, contrainte par le marché local, la commune a indiqué qu’elle n’avait pas pu atteindre ainsi pleinement les objectifs de la loi précitée en matière d’approvisionnement local en produits agricoles biologiques.