Les conseils de développement, boussoles de la démocratie locale

En ouverture du Forum aux idées, Dominique Chuffart, coprésident de la CNCD, a livré un message fort : la démocratie participative ne se décrète pas, elle se cultive. Les conseils de développement en sont les artisans au quotidien.

Face à la crise de confiance qui mine la vie publique, il a rappelé le rôle essentiel des conseils de développement : maintenir le cap du dialogue et de la coopération, quand la démocratie semble se perdre dans la tempête.

« Nous avons des super-pouvoirs », a-t-il lancé avec un sourire. « Celui de faire se rencontrer les gens, d’instaurer la confiance, de donner envie de participer. »

Pour Dominique Chuffart, les conseils de développement incarnent une démocratie du lien : ils ne détiennent pas la décision, mais favorisent l’adhésion ; ils n’ont pas le pouvoir, mais entretiennent la vitalité démocratique au plus près des habitants.
Leur force repose sur l’écoute, la diplomatie et la coopération, ces vertus discrètes mais indispensables au fonctionnement collectif.

Quand la démocratie cherche son souffle

Depuis vingt ans, les conseils de développement s’invitent dans la fabrique des politiques publiques locales. Leur mission ? Faire remonter les idées du terrain, animer le débat, interpeller sans juger, proposer sans imposer.
Pour Dominique Chuffart, ils incarnent une démocratie du lien, à la fois modeste et essentielle : celle qui met autour d’une même table les élus, les habitants, les associations, les acteurs économiques. Celle qui permet de « respirer ensemble ».

« La démocratie, dit-il, c’est d’abord une histoire de respiration. Les conseils de développement sont ces espaces où l’on reprend souffle, où l’on prend le temps de penser le commun. »

À l’heure où la participation citoyenne peine parfois à trouver sa place entre institutions et société civile, cette parole résonne fort. Elle rappelle que la démocratie locale n’a pas besoin de grands effets pour être utile — mais de constance, d’écoute et de confiance.

Des médiateurs du quotidien

Ce que Dominique Chuffart décrit, c’est un rôle souvent discret mais fondamental : celui de médiateurs entre les mondes. Les conseils de développement font circuler la parole, traduisent les enjeux complexes de l’intercommunalité, favorisent l’échange entre habitants et élus.
Ils sont, dit-il, ces “diplomates du commun” qui savent trouver les mots justes et les terrains d’entente.

Et s’il fallait un antidote au découragement démocratique, ce serait sans doute celui-là : multiplier les lieux où la parole se partage sans calcul, où les désaccords nourrissent le débat au lieu de le bloquer.

Un message d’énergie et de confiance

Son intervention a servi de fil conducteur à toute la séquence du Forum aux idées. Elle a rappelé que la démocratie locale n’est pas un rituel institutionnel, mais une aventure humaine : imparfaite, exigeante, mais profondément vivante.

« Les conseils de développement, ce sont des boussoles. Ils ne décident pas à la place des élus, mais ils aident à garder le cap : celui du dialogue et du bien commun. »

Ce message d’énergie et de confiance a accompagné toute la journée, donnant le ton à un Forum placé sous le signe de la coopération, de l’expérimentation et de l’intelligence collective.