Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument ! - CulturAdvisor

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En 2025, le monde du jazz rend hommage à James Moody à l’occasion du centenaire de sa naissance. Figure majeure du bebop, compagnon fidèle de Dizzy Gillespie, Moody demeure un modèle d’exigence et de liberté pour les amateurs de jazz. ainsi, son parcours – entre maîtrise technique, curiosité harmonique et sens du phrasé – résume à lui seul un demi-siècle d’évolution du jazz moderne. Du saxophone à la flûte, et des sessions mythiques de Prestige aux enregistrements plus introspectifs des années 1970, chaque album témoigne d’une recherche constante de justesse et d’expression, loin des effets faciles. Voici donc notre sélection, certes subjective et non exhaustive, des meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !

Playlist des meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !

James Moody and his Modernists (1952)

Enregistré en 1948 et paru en 1952, James Moody and his Modernists représente l’un des jalons fondateurs du bop latino de James Moody. Il y impose d’emblée une écriture nerveuse et raffinée : solos ardents, arrangements percutants et un dialogue rythmique avec la percussion cubaine de Chano Pozo qui préfigure les fusions du jazz afro-cubains à venir. La session — qui contient des pièces clés comme Tin Tin Deo, Oh Henry, Mood’s All Frantic, Tropicana et Cu-Ba — montre un musicien déjà maître de son phrasé, prêt à confronter ferveur mélodique et audace rythmique.

Tin Tin Deo (Remastered) · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Hi Fi Party (1955)

Hi-Fi Party, enregistré les 23 et 24 août 1955 à Hackensack (NJ) et sorti en 1956 chez Prestige, incarne l’un des album les plus maîtrisés du bop accessible de James Moody.

Dans ce septet animé, Moody alterne ténor et alto avec une souplesse admirable, entouré d’un ensemble solide — Dave Burns à la trompette, William Shepherd au trombone, Pee Wee Moore au sax baryton, Jimmy Boyd au piano, John Latham à la contrebasse et Clarence Johnston à la batterie.

Le répertoire mêle standards (There Will Never Be Another You) et compositions originales (Big Ben, Little John), jusque dans une version allongée Jammin’ with James incluse en bonus sur les rééditions CD. La production de Bob Weinstock et l’enregistrement par Rudy Van Gelder confèrent au disque un rendu clair, dynamique et immédiatement séduisant.

Jammin’ With James · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Wail, Moody, Wail (1956)

Enregistré le 12 décembre 1955 dans le studio Van Gelder à Hackensack (NJ) et publié en 1956 chez Prestige, Wail, Moody, Wail reste l’un des grands témoignages du jazz hard bop de James Moody.

Le disque ouvre avec The Golden Touch (composé par Quincy Jones), suivi de thèmes contrastés comme The Nearness of You, Moody’s Blue Again et le morceau-titre Wail, Moody, Wail, un long morceau cool jazz d’environ 14 minutes, véritable terrain de jeu pour ses solos extrêmement bien construits. Les rééditions CD ajoutent deux plages bonus – The Strut et A Sinner Kissed an Angel – issues de sessions antérieures, qui complètent avec finesse cette palette sonore.

Le septet qui accompagne Moody est remarquablement équilibré : Dave Burns à la trompette, William Shepherd au trombone, Pee Wee Moore au sax baryton, Jimmy Boyd au piano, John Latham à la contrebasse et Clarence Johnston à la batterie.

Wail Moody, Wail (Remastered) · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Moody’s Mood for Love (1957)

Après un premier contrat avec Blue Note en 1948 — et l’album visionnaire James Moody and His Modernists, arrangé par Gil Evans — il enregistre, un an plus tard en Suède, une version inoubliable de I’m in the Mood for Love. Ce solo d’anthologie, enregistré presque par hasard, marquera l’histoire du jazz : le chanteur Eddie Jefferson y greffe en 1952 des paroles précises sur chaque note, inventant ainsi le « vocalese » moderne. Le succès est immédiat, au point que Moody et Jefferson se retrouvent en studio en 1956 pour immortaliser le morceau sous son nouveau titre, Moody’s Mood for Love, paru sur le label Argo.

Ce disque, d’une élégance rare, capture la quintessence du style Moody : souffle rond, articulation précise, swing intérieur. Véritable rencontre entre instrument et voix, entre rigueur et émotion, Moody’s Mood for Love demeure l’un des enregistrements les plus influents du jazz, repris depuis par George Benson, Van Morrison ou Amy Winehouse.

I’m In The Mood For Love · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Another Bag (1962)

Another Bag — enregistré le 30 janvier 1962 aux studios Ter-Mar de Chicago et publié sur le label Argo — marque une étape décisive dans l’évolution expressive de James Moody. Porté par une collaboration fructueuse avec l’arrangeur Tom McIntosh, le disque explore un univers à la fois cérébral et viscéral. Ainsi, ses mélodies audacieuses et ses structures harmoniques travaillées, tout en conservant une veine accessible, tracent une voie à mi-chemin entre modernisme et swing.

Le jeu du saxophoniste, au ténor ou à la flûte, y gagne en relief, soutenu par un accompagnement soigné — Paul Serrano (trompette), John Avant (trombone), Kenny Barron (piano), Ernest Outlaw (basse) et Marshall Thompson (batterie).

Les morceaux originaux dominent : Sassy Lady, Ally (Parts 1, 2, 3), Cup Bearers conjuguent rigueur et émotion, tandis que Spastic (de Ken Duhon) ou Minuet in G élargissent la palette stylistique.

Spastic · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Don’t Look Away Now! (1969)

Don’t Look Away Now! (Prestige) documente une étape mûre et nuancée dans la trajectoire de James Moody. Sur une session enregistrée le 14 février 1969 à New York, Moody alterne exigence bop et lyrisme sensible, dans un contexte rythmique fluide et inventif.

Le sextet s’appuie sur des collaborateurs de haut vol : Barry Harris au piano, Bob Cranshaw à la basse électrique, Alan Dawson à la batterie, avec la présence vocale d’Eddie Jefferson sur Hey Herb! Where’s Alpert?.

Le répertoire mélange compositions originales et reprises, de Darben the Redd Foxx à Easy Living, en passant par le thème-titre — Don’t Look Away Now! — ou encore Hear Me.

Hear Me · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Beyond this World (1978)

Beyond This World s’inscrit comme l’un des opus les plus originaux, voire intrigants de la discographie de James Moody. Sur cet album, Moody navigue entre jazz, funk et soul, donnant même de la voix sur certains morceaux.

Parmi les sept plages, on note Nairobi to Soulville, Love Was the Cause, You Follow Me ou le morceau-titre Beyond This World — autant de thèmes qui illustrent une écriture modeste mais bien pensée, ménageant des espaces pour l’improvisation et l’expression.

James Moody – Nairobi to Soulville. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Honey (1991)

Paru en 1991, Honey est un album où James Moody, géant du saxophone et compagnon de route de Dizzy Gillespie, déploie toute la douceur et la virtuosité qui ont fait sa légende. Ici, pas de démonstration gratuite : chaque note, chaque phrasé semble destiné à célébrer l’amour qu’il portait à son épouse et muse, Linda, surnommée affectueusement « Honey« . Le résultat est un disque d’une élégance rare, où le bebop le plus raffiné épouse la ballade la plus tendre.

Accompagné par un trio de choix – Kenny Barron au piano, Todd Coolman à la contrebasse et Akira Tana à la batterie – Moody alterne entre standards et compositions originales, passant avec une aisance déconcertante du saxophone ténor à la flûte, voire au soprano. Son interprétation de When You Wish Upon A Star est d’une beauté à couper le souffle, tandis que ses solos, toujours inventifs, rappellent pourquoi il fut l’un des rares musiciens à marquer aussi profondément l’histoire du jazz.

What Do You Do – James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !). (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Homage (2004)

Les louanges enthousiastes de Joe Zawinul et Herbie Hancock, gravées dans les notes d’accompagnement, laissent planer un doute : qui célèbre l’autre ?

Ce premier enregistrement en studio depuis six ans pour ce géant du bebop, brouille les pistes. L’ambition affichée ? Associer la légende, alors proche des quatre-vingts printemps — figure majeure du jazz, tant en solo qu’aux côtés de Dizzy Gillespie — à une jeune garde talentueuse, dont le pianiste prodige David Hazeltine se détache avec éclat.

Au répertoire : des pièces signées par les deux maîtres cités, mais aussi par Chick Corea, Kenny Barron et Horace Silver. Les perles de l’album ne manquent pas : la fluidité enjouée de And Then Again de Barron, où le ténor de Moody s’envole sur un lit rythmique assuré par Hazeltine, Coolman à la contrebasse et Pinciotti à la batterie ; l’énergie communicative de When Lucy Smiles at Me de Silver ; ou encore la ballade envoûtante et mystérieuse A Message to Moody de Zawinul. Mais c’est sans conteste Main Title : Glengarry, Glenross, composé par James Newton Howard, qui vole la vedette : Moody y déploie une palette de sons chatoyants, soutenu par des éclats de cuivres et de flûtes. L’album se clôt sur une surprise : Love Was the Cause of All Good Things, porté par une pulsation hip-hop, où Moody s’essaye à un dialogue avec la culture rap.

À près de 80 ans, Moody prouve qu’il n’a pas fini de surprendre.

Main Title : Glengarry, Glenross · James Moody. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Le vinyle, une culture

Si vous n’avez pas encore succombé au retour du vinyle, qui n’a par ailleurs jamais disparu, il est temps de vous y mettre.

Bien plus qu’un simple objet, il séduit de plus en plus, néophytes et passionnées, par la qualité de ses pochettes, sa fidélité sonore et la richesse du son.

De plus, il permet de se réapproprier l’instant et de prendre le temps.

Platine vinyle. (Meilleurs albums de James Moody à écouter absolument !).

Tout commence par ce petit rituel, où l’on choisit son disque, puis on extrait la galette de sa pochette et de son étui en plastique. Il faut ensuite la poser sur la platine, positionner soigneusement l’aiguille, savoir apprécier son crépitement si caractéristique, s’assoir et écouter, en parcourant la jaquette.

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Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écoute.

Hakim Aoudia.

Recapiti
Hakim Aoudia